L’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, est un élément fondamental sans lequel il ne peut y avoir de paix dans le pays, a déclaré le chef de la mission intégrée multidimensionnelle de l’ONU pour la stabilisation au Mali (Minusma) Mohamed Saleh Annadif.

Dans une déclaration à la radio Algérie internationale (RAI), l’émissaire onusien, a indiqué que “l’accord d’Alger reste l’un des éléments fondamentaux sans lequel il ne peut pas y avoir de paix au Mali”.

Pour Annadif, le problème “réside dans le retard de sa mise en œuvre” qu’il a accusé. “Je crois que dans le fond, je le dis et je le répète, le texte reste un bon accord. Mais un accord ne vaut que si on l’applique”, a-t-il fait remarquer. Il signale, à ce propos, que les tergiversations liées à sa mise en œuvre ont duré cinq ans, soit depuis sa signature en 2015, à Bamako. “C’est plutôt ça qui interpelle beaucoup les Maliens. Si on met en œuvre ses clauses, la majorité d’entre eux vont y adhérer”, a-t-il assuré.

Sur un autre chapitre l’émissaire onusien, a souligné que la transition entamée depuis 5 mois à la suite du changement non-constitutionnel du mois d’août 2020, “offre une fenêtre d’opportunité, et ce serait dommage que nos frères et sœurs Maliens ne puissent pas saisir cette occasion”.

“Je ne cesse de le dire, nous sommes heureusement dans une nouvelle dynamique, sinon une nouvelle relation que les autorités de la transition sont arrivés à établir entre les partenaires, d’un côté, et les mouvements signataires de l’Accord de paix, de l’autre”, s’est-il réjoui.
Les signes de cette nouvelle dynamique, sont apportés, selon lui, par la réunion du Comité de suivi de l’Accord tenue pour la première fois à Kidal.

D’après lui, la réunion de Kidal, “au-delà de la symbolique qu’elle représente, elle traduit cette nouvelle relation, autrement dit, cette nouvelle confiance naissante”.

La 42e session du Comité de suivi de l’Accord (CSA), 5e dans un format de haut niveau, s’est tenu à Kidal, pour la première fois depuis la signature de l’Accord.

Cette dynamique de confiance qui règne actuellement au sein de la partie malienne a permis, entre autres, de finaliser une feuille de route actualisée pour diligenter la mise en œuvre de l’Accord pendant la période de transition. A cette occasion, les participants (La Minusma, la médiation internationale, le gouvernement malien, les pays voisins), ont réaffirmé, la pertinence de l’Accord d’Alger en tant que “cadre idoine pour restaurer durablement la paix et consolider la réconciliation au Mali”, encourageant la partie malienne à continuer à privilégier la voie du dialogue.

Dans sa déclaration à la RAI, le chef de la Minusma, a indiqué que ce qui s’est passé hier (lundi) au niveau du Conseil national de transition (CNT) va dans le sens de cette même dynamique. “Il est vrai que le programme du gouvernement est assez ambitieux, il faut l’être d’ailleurs, mais restons réalistes on ne peut pas tout faire durant une transition”, a-t-il dit.

“La transition doit être capable d’entamer ou de finaliser les réformes politiques et institutionnelles tel que demandé dans l’accord de paix, et d’autres réformes imposées par l’évolution de la situation dans le pays”, a-t-il poursuivi.

Le CNT au Mali a adopté, lundi, à une large majorité, le Plan d’action du gouvernement (PAG) présenté vendredi dernier par le Premier ministre malien Moctar Ouane. Le vote a eu lieu lundi en fin d’après-midi avec 100 voix pour, 3 contre et 4 abstentions.

D’une manière générale, les membres du CNT ont montré leur “satisfaction” par rapport aux réponses apportées à leurs préoccupations par le chef du gouvernement de transition.

 

Source: APS