La transition sera dimanche au menu du sommet de la Cédéao avec d’éventuelles sanctions. Mais le même jour, le coup d’envoi de la CAN sera donné au Cameroun.

Les Maliens sont majoritairement de grands passionnés de sport et de football en particulier. Ceux-ci portent ainsi dans leurs cœurs les Aigles du Mali, le nom de l’équipe nationale. Mais les supporters maliens suivent aussi bien sûr la crise politique et sécuritaire dans leur pays. Au moment de faire un choix entre ces deux priorités, certains n’hésitent pas.

“Je mets l’accent beaucoup plus sur le sport. Parce qu’à l’approche de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations), j’aimerais suivre les matchs, surtout les matchs des Aigles du Mali. Parce qu’avec le scénario politique actuel, nul ne sait où est-ce qu’il peut nous conduire”, explique Bata.

 

” Moi je choisirais la politique. Parce que là où nous sommes actuellement, nous avons besoin de trouver des solutions à la situation sécuritaire du pays. Sinon j’aime le sport, mais compte tenu de la crise sécuritaire, j’aimerais choisir la politique”, réplique Eloi.

Besoin de sécurité et de stabilité

Mais Fotigui ” trouve que le sport doit venir en second plan. Là où nous sommes, le Mali a besoin de la sécurité et de la stabilité. C’est pour cette raison que je trouve nécessaire de faire face à ça. Cela ne peut jamais se faire sans les autorités politiques du pays.”.

Harouna pense que “Le sport, c’est une passion. Surtout le football à l’approche de la CAN. En même temps, je me dis qu’avec la situation politique, c’est toujours la même chose. Cédéao, Mali, transition etc… Les gens sont fatigués et il faut trouver autre chose à faire, changer d’air. Je me dis que c’est l’occasion avec la CAN”.

Selon Malick Diombelé, étudiant en sociologie, ce désintérêt des citoyens vis-à-vis de la politique pourrait s’expliquer :

“Depuis l’avènement de la démocratie, la population malienne est déçue. Toutes les décisions qui sont prises sont très généralement prises en solitaire. Les autorités politiques ne consultent pas la base. Conséquence : très souvent, les populations sont réduites à appliquer des normes sans qu’elles sachent au préalable pourquoi elles doivent respecter ces normes. Ce qui fait que la population ne se reconnait pas dans les politiques qui dirigent le pays.”

 

Une victoire, un espoir…

Le chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta, en remettant le drapeau national à Hamari Traoré, capitaine des Aigles du Mali avant leur départ pour le Cameroun en vue de disputer la CAN, avait déclaré : “Chaque victoire que vous obtiendrez redonnera de l’espoir au peuple”. Comme pour dire que le sport et la politique sont intimement liés.

Source: DW