C’était une personnalité du nord du Mali. Sidi Brahim Ould Sidati, président en exercice de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), était aussi le secrétaire général du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA). Après son assassinat mardi à Bamako, on s’interroge sur les auteurs du crime.

Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel

Il était tôt, mardi 13 avril, quand des personnes armées se sont présentées devant le domicile bamakois de Sidi Brahim Ould Sidati. Des coups de feu ont retenti, et le président de la CMA s’est écroulé. Transporté dans une clinique de la capitale, il a succombé.

Dans un communiqué officiel, la médiation internationale dans la crise malienne condamne un acte commis par les « ennemis de la paix » et demande aux autorités maliennes de tout faire pour que les auteurs de ce crime soient traduits devant la justice.

Une question est sur toutes les lèvres au Mali : qui sont les auteurs de cet assassinat ?

Règlement de comptes, lutte d’influence, acte terroriste…

Il y a quelques années, quasiment dans les mêmes conditions à Bamako, un responsable d’une autre tendance du Mouvement arabe de l’Awazad avait  échappé à une tentative d’assassinat. Comme dans ce cas, s’agit-il d’un règlement de comptes entre responsables de groupes rivaux ? Certains avancent cette thèse.

Sidi Brahim Ould Sidati n’avait pas que des amis dans la région de Tombouctou, sa région natale. Sa place de leader du Mouvement arabe de l’Azawad était convoitée. Un observateur insiste : dans cette région, les luttes d’influence ont atteint leur paroxysme avec le nouveau découpage électoral. Une autre piste mènent aux djihadistes du nord du Mali. Ils ont toujours considéré comme adversaires les groupes signataires de l’Accord de paix d’Alger.

La piste d’une affaire personnelle ne peut être écartée, mais quasiment personne n’y croit. Sidi Brahim Ould Sidati était plutôt un homme sans histoire.

« Nous espérons que la paix va continuer son chemin, que les gens vont continuer le chemin que Sidi Brahim Ould Sidati nous a tracé, nous a montré. »

RFI