Il n’y a juste un an, précisément avec les événements de mars 2012, il s’était crée dans l’esprit des Maliens un certain sentiment antipathie pour la politique et des politiciens.CARTE NINA BIOMETRIQUE ELECTION VOTE

Cependant, avec la libération totale du territoire, ce dégoût, pour la politique a cédé la place à une certaine effervescence au sein du peuple malien. Chacun, à la faveur de la nouvelle donne, veut exprimer sa citoyenneté. Ce qui explique d’ailleurs la grande mobilisation pour le retrait de la carte NINA (numéro d’identification nationale). Malheureusement, ce précieux sésame sans lequel on ne peut voter, tout le monde ne l’obtiendra pas.

En effet, s’il est obligatoire d’avoir la carte NINA pour voter, force est de constater que posséder cette carte est un véritable parcours de combattant. En plus de multiples va et vient entre les différents centres de distribution, bon nombre de citoyens ne comprennent pas pourquoi leur carte est introuvable alors qu’ils disposent leur récépissé prouvant bien qu’ils ont fait le RAVEC (recensement à vocation électorale).

«Des centres de distribution, à la mairie en passant par la DGE (Délégation générale aux élections), nous avons fait tous ceux-ci  sans avoir aucune trace  de nos cartes», s’exclamaient certains citoyens de Kalaban- Coura, en commune V.

«Je ne vais pas voter, j’ai cherché par tout ma carte NINA, je ne suis pas parvenu à la retrouver alors que j’ai été recensé et voici mon récépissé», martelait un autre désespéré.

«On nous dit que sans la carte NINA, on ne pourra pas voter. Pourtant, j’ai été recensé, voici mon récépissé, mais je ne pourrai pas voter, parce que je n’ai pas pu trouver ma carte, je trouve que c’est injuste. Ce n’est pas normal parce que si la carte n’existe pas, ce n’est pas ma faute», s’exprimait ainsi un autre.

Nous penons que si cela devrait continuer beaucoup de Maliens seraient ainsi privés de leur légitime droit de vote. Il serait donc indispensable que le gouvernement pense à des mesures palliatives pour remettre les citoyens dans leur droit.

Si la loi électorale exige la carte NINA pour voter, il pourrait faire dérogation pour permettre à ceux  qui détiennent leur récépissé et leur carte nationale d’identité de voter tout en prenant des soins pour qu’un même récépissé ne puisse servir à deux personnes. Cela au moins dans le cadre de l’élection présidentielle puisqu’on ne dispose pas de temps pour fournir à ceux-ci de nouvelle carte NINA.

Ces mesures, nous pensons, pourront palier à cette injustice parce qu’elles permettront aussi de donner à ces nombreux citoyens, victimes des erreurs qui ne sont pas les leurs, de pouvoir s’acquitter de leur devoir civique.

 

 

Daouda DOUMBIA

Source: Inter De Bamako