Une centaine de civils ont été tués par des éléments des Groupes armés terroristes (GAT) dans la région de Bandiagara, dans le centre du Mali, ont indiqué des sources locales concordantes. Certains témoignages font état d’au moins 110 personnes tuées et des villages décimés. Il s’agit notamment de Ségué, Diallassagou, Dianweli et Dessagou, dans le cercle de Bankass (région de Bandiagara). Une vingtaine de civils ont été également tués par des hommes armés samedi dernier près de Gao, dans la commune d’Anchawadj. Aux abois, car harcelés par les multiples offensives des Forces armées maliennes (FAMa), les Groupes armés terroristes ne semblent trouver leur réconfort que dans le massacre des populations civiles.

Diallassagou, Gao, Markala… Le sang a encore coulé le week-end dernier dans le nord et le centre du Mali où des innocents ont été froidement abattus, leurs biens (boutiques, greniers, parcs…) pillés. Dans leur tentative (souvent veine) de fuir l’horreur, certains habitants sont encore introuvables à la merci d’éventuels poursuivants. Selon des sources locales, près de 200 personnes (officiellement 132 civils selon un communiqué du gouvernement) ont été froidement assassinés dans le cercle de Bankass (région de Bandiagara) entre samedi et dimanche derniers. Un bilan malheureusement provisoire qui a poussé le président de la transition a institué un deuil national à partir du 21 juin à 00h.

«Une horde sauvage est passée par là ; chez moi, au Pays dogon… Ils ont laissé derrière eux des dizaines de corps sans vie. Des enfants, des femmes et des hommes ont été ligotés et exécutés sans aucune forme de pitié. Tous les vivres incendiés. Tout le bétail emporté…», raconte Drissa Kanambaye, intellectuel natif du Pays dogon, avec une profonde désolation et une vive émotion.

Le sang a encore coulé sur notre sol, pas par la providence divine, mais par cruauté, par sadisme… de criminels abusivement appelés Jihadistes ! Ces mercenaires aux desseins inavoués ne connaissent rien à l’islam. Et cela d’autant plus que la majorité des victimes de leurs actes criminels sont des musulmans pratiquants. Nous avons plutôt à faire à des obscurantistes qui se servent de l’islam pour faire de la sous-traitance pour les grandes puissances.

Notre patrie est encore en deuil parce que des groupes bien équipés et financés par de puissants lobbies ont encore versé du sang d’innocentes populations civiles par lâcheté. En effet, ces massacres de civils sont perpétrés au moment où ces Groupes armés terroristes (GAT) sont aux abois car acculés dans leurs derniers retranchements par les Forces armées maliennes (FAMa).

A l’image de la Katiba Macina du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM/JNIM) qui a enchaîné les revers face aux FAMa ces derniers mois. Et le GSIM n’est pas encore au bout de ses pertes puisque Iyad Ag Ghali a perdu dimanche dernier (19 juin 2022), l’un de ses Lieutenants, Addorahmane Alkaidi, dans des frappes aériennes dans la zone de Gossi. S’il avait réussi à échapper aux FAMa lors d’une opération en juin 2019, les frappes du week-end dernier ne lui ont laissé aucune chance.

Malheureusement, pour se venger de ces revers face à nos Forces de défense et de sécurité (FDS), les GAT ont visiblement décidé de semer la terreur au sein de la population civile. Quelle lâcheté que venger des défaites militaires par des massacres de populations civiles, désarmées. Quel plaisir, même sadique, peut-on tirer de tels crimes odieux, d’un tel carnage ?

A notre avis, ces actes criminels visent essentiellement deux buts. Il s’agit, primo, de faire régner un climat de terreur contraignant les populations à se terrer de peur à domiciles renonçant du coup à toutes leurs activités socio-économiques, notamment l’agriculture dont c’est le début de la campagne. Et secundo, il s’agit de semer des doutes au sein de la population par rapport à la montée en puissance des FAMa.

Mais, nous devons comprendre qu’il est très difficile pour une armée régulière de prévenir de telles attaques sporadiques qui ressemblent à un baroud d’honneur de forces obscurantistes en débandade face à la volonté des FDS de pacifier le centre pour amorcer la stabilisation du pays. Sans compter qu’être sur plusieurs fronts à la fois est un exercice difficile. C’est pourquoi le rôle des populations est essentiel dans un tel contexte puisque ce sont des renseignements fiables qui peuvent permettre à l’armée d’anticiper sur les actes criminels des forces du mal.

Comme le défendait sur son compte twitter lundi dernier (20 juin 2022) l’un de nos éminents professeurs de maths, «la lutte contre le terrorisme nécessite une collaboration sincère entre la population et son armée républicaine basée sur la confiance mutuelle… Le matériel militaire adapté vient en second lieu…».

Ces actes crapuleux visent essentiellement à nous diviser pour mieux nous avoir. Refusons donc ce jeu sadique et continuons à faire confiance à nos FAMa et à croire à leur montée en puissance qui fait que la peur est en train de changer de camp. Et cela au point de pousser nos ennemis à commettre des actes lâches et barbares sur des civils pour se venger des revers infligés par nos soldats !

Restons unis et nous verrons rapidement le bout de ce tunnel de l’insécurité ! Autrement, la stabilité de notre pays est au prix de notre unité sacrée derrière nos FAMa parce que la moindre brèche peut permettre à l’ennemi de s’infiltrer pour nous exterminer !

Moussa Bolly

Source: Le Matin