Les mercenaires du groupe Wagner sont notamment actifs au Mali et en Centrafrique. France Télévisions a recueilli, mardi 10 mai, le témoignage de Marat Gabidullin, un ancien soldat de la milice, qui se confie dans un livre.

Marat Gabidullin est le premier et le seul ancien mercenaire de Wagner à parler à visage découvert. Il a passé quatre ans dans les rangs de la milice ultra-secrète, qui bien qu’elle n’existe pas officiellement pas en Russie, est pourtant le bras armé du Kremlin. “J’ai compris qu’on était utilisé au gré des besoins de Moscou comme de la chair à canon“, témoigne-t-il. Lui a entendu parler de Wagner à 48 ans, après trois en prison pour meurtre. Il ne peut alors plus servir dans l’armée russe, mais les mercenaires sont moins regardant sur le casier judiciaire.

Le fondateur de Wagner, un homme “sans foi ni loi” ni “aucun principe moral”

Le salaire est attractif : plus de 3 000 euros pendant les missions. Il est envoyé dans le Donbass en 2015, puis en Syrie. Il affirme n’avoir jamais commis d’exactions, mais ne s’étonnent pas que les preuves s’accumulent contre Wagner. “On ne nous a pas enseigné de code de conduite. Le seul objectif était militaire, dit-il. Les gens de Wagner n’existent pas officiellement, donc ils savent qu’ils n’auront jamais à répondre de leurs actes.” Il se montre particulièrement critique envers son ancien patron, Dmitri Outkine, qu’il décrit comme “sans foi ni loi”, ni “aucun principe moral“.

De son histoire, Marat Gabidullin a tiré un livre. Il dit aujourd’hui avoir conscience des risques, mais ne regrette pas. “Il faut bien que quelqu’un parle, en Russie“, justifie-t-il. Des dizaines de mercenaires de Wagner seraient morts au front en Ukraine. Ils ne seront jamais comptés dans les statistiques officielles de Moscou.

Source: francetvinfo