L’ancien président de la République fédérale du Nigéria, Goodluck Jonathan, envoyé spécial et médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au Mali, a bouclé une visite de quatre (4) jours au Mali, le 12 mai 2021. Objectif de la mission : « Évaluer les progrès réalisés dans la conduite des affaires de la Nation depuis la mise en place des institutions de la Transition ». Plusieurs recommandations ont été faites dans le souci de respecter le délai accordé à l’équipe de la transition.

Depuis la première mission d’évaluation du médiateur de la Cédéao en janvier 2021, au Mali, plusieurs avancées ont été notées. Cette nouvelle mission d’évaluation qui s’est rendue au Mali du 9 au 12 mai 2021 n’a pas manqué à faire état de sa satisfaction sur plusieurs points.

Des avancées

Parmi les avancées notées par les émissaires de la Cédéao, nous notons l’acquittement des présumés coupables dans l’affaire liée à la « tentative de déstabilisation et d’atteinte à la sureté de l’État ». Aussi ont-ils évoqué la relance du dialogue entre les « forces vives de la nation à travers le cadre de concertation entre le ministre de l’Administration territoriale et la mise en place du Comité d’Orientation stratégique auprès du Premier ministre ».

La publication du calendrier électoral ainsi que tous les travaux effectuéspour le retour à l’ordre constitutionnel dans le délai accordé à l’équipe transitoire font également partie des points desatisfactiondes émissaires de l’organisation ouest-africaine.

Gérer l’idéal et le faisable dans un délai imparti

Dans son communiqué final, la mission décèle toutefois des préoccupations majeures : la hiérarchisation des priorités dans les réformes, l’urgence du choix consensuel des organes de gestion des élections, l’opportunité du découpage territorial, le respect des Droits de l’Homme et de l’état de droit, ainsi que la question de l’inclusivité dans la conduite de la transition. Ce n’est pas tout : elle a évoqué aussi le besoin urgent de renforcer la communication entre le gouvernement et les parties prenantes par rapport à la mise en œuvre du Programme d’Action gouvernemental.

Au cours d’une conférence de presse, mercredi 12 mai, à Bamako, Goodluck Jonathan a indiqué aux autorités de la transition qu’« un aspect crucial qui devrait guider un gouvernement qui dispose de très peu de temps, c’est la gestion de ce qui est idéal et de ce qui est faisable dans le délai imparti ».

Appel à l’union autour du Mali

« Sur la base des préoccupations soulevées par les parties prenantes, la Mission encourage le gouvernement à assurer plus d’inclusivité des principaux acteurs sociopolitiques dans le Comité d’Orientation stratégique (COS) afin de parvenir à un consensus sur les choix des réformes prioritaires devant conduire à un processus électoral transparent, crédible et acceptable par tous et ce, dans le délai imparti pour la transition. »  Cette mission a également invité les différentes parties à s’allier au gouvernement afin de faciliter la concrétisation de cette inclusivité.

Tout en félicitant le gouvernement pour les efforts déjà consentis, cette mission de la Cédéao encourage l’équipe de la transition à la mise en œuvre de « son initiative d’organiser une conférence sociale dans la deuxième quinzaine du mois de mai 2021 pour engager les acteurs sociaux à œuvrer pour des solutions idoines et durables dans l’esprit de consolider l’environnement de confiance, de paix et de consensus nécessaires pour le succès de la transition ».

Notons d’ores et déjà que le gouvernement Moctar Ouane, Premier ministre de transition, a rendu la démission de son gouvernement, vendredi 14 mai 2021. Reconduit par le chef de l’État Bah N’Daw, M. Ouane est désormais chargé de former un nouveau gouvernement sur la composition duquel rien n’a encore officiellement filtré. Mais tout laisse croire qu’il s’agit de la volonté de mise en place d’un gouvernement d’ouverture ou d’inclusion qui fera plus état des hommes politiques.

Fousseni Togola

Source : Saheltribune