Le Bôdôgôla, une vielle pratique folklorique qui se pratiquait depuis des années dans la Commune rurale de Yangasso avait disparu avec le temps. Un us qui consiste à célébrer les jeunes filles vierges et les garçons puceaux chaque année. Une pratique qui aide à consolider l’éducation des enfants. Il obligeait les enfants à garder leurs chastetés, car toute personne qui n’était pas vierge ou puceau, devenait automatiquement la rusée de sa famille.

Selon Adama Coulibaly, habitant de Yangasso, c’est une tradition très importante car elle contribuait non seulement à la cohésion sociale, mais c’était aussi, pour les villageois, un moment de fête.

Chaque année, le Bôdôgôla était célébré à la période pré-hivernage. Une période qui coïncide avec le retour des jeunes de l’exode rurale. ‘’Le Bôdôgôla même veut dire sortir au marché. Il consiste pour les jeunes filles et garçons de faire le tour du marché pour se montrer au grand public, montrer que l’éducation et les conseils de leurs parents n’ont pas été vaines. C’était un moment de grande fierté pour la plupart des parents’’, explique Adama.

Il précise que comme toute les rituelles traditionnelle le Bôdôgôla aussi a ces interdis, ‘’toutes personnes ayant déjà eu un rapport sexuel ou une grossesse avant le mariage, même si la personne avorte, si elles prennent le risque de faire le Bôdôgôla, elles n’auront plus d’enfant et ou de mariage’’.

Selon toujours Adama Coulibaly, tous ceux qui font le Bôdôgôla doivent être des personnes fiancées. Car l’évènement est aussi comme une sorte de levé d’embargo sur les jeunes fiancés. ‘’C’est après les cérémonies que les jeunes filles fiancées pouvaient enfin partir chez leur époux’’, explique-t-il.

Pour la cérémonie, les jeunes filles s’habillent toute bellement et portent leurs plus belles parures, accompagnées de quelques vieilles dames, défilent devant tout le monde au marché.

’Quand elles font le tour du marché, les gens, contents pour leur bonne éducation et éblouis par leurs tenues, donnent des cadeaux ou de l’argent aux Bôdôgôladenw (les filles qui défilent). Cette cérémonie est toujours un moment de joie’’, explique Adama.

Il ajoute qu’en plus des festivités, que c’est aussi l’occasion pour les personnes qui sont hors du village de pouvoir passer du bon temps entre ami et parent.

La jeunesse de Yangasso, nostalgique de cette tradition qui consolide et fait la promotion de l’éducation, l’éducation sexuelle en particulier, a pris l’initiative de redonner vie à cette coutume. Ils en ont fait un festival et la première édition s’est déroulée du 18 au 20 juin dernier. L’initiative a été félicitée et encouragée par les anciens de la Commune rurale de Yangasso, qui disent être fiers de leur jeunesse.

 

Hamady Sow

(de retour de Yangasso)

Source: Mali Tribune