La plateforme des associations Bwa a organisé un point de presse le mercredi 28 avril 2021 au Centre Djoliba pour interpeller l’opinion nationale et internationale sur l’organisation d’un festival international Bwa sans son implication. Le Festival International est prévu du 25 au 29 mai 2021.

Le Festival dont le directeur est Aboubacar Diawara et le président de la commission d’organisation, Michel Zerbo, est organisé par l’Association des jeunes pour le développement humanitaire (AJMDH), ce qui ne colle pas selon les conférenciers.

“Les Bwa constituent un peuple réparti principalement à cheval entre le Mali (1/3) et le Burkina (2/3). Le peuple Bô est certainement celui qui a le plus intégré des communautés étrangères, ce qui transparait avec la diversité des noms de familles : Diarra, Coulibaly, Dembélé, Dao, et même Cissé et Sangaré qui revendiquent fièrement leur appartenance à ce peuple pacifique, mais téméraire”, explique Me Habib Koné, conférencier. Aux dires du conférencier, lapreuve de la coexistence pacifique des Bobos avec les autres communautés maliennes remonte dans le temps. Il s’agit de la guerre de libération de 1916, connue largement sous l’appellation de la “Révolte des bobos” qui a vu combattre contre le colon français des Bwa mais également des Dogons, des Minianka et autres Dafing. Le thème du festival est : “Culture et réconciliation nationale : Place des valeurs sociétales dans la gestion des questions identitaires, dans le processus de la paix et de la réconciliation nationale”. “Si vous souhaitez mettre en avant une culture à titre d’exemple pour prôner la tolérance et la réconciliation, il n’y a pas mieux à choisir que la culture bô”, s’est réjoui Me Koné, avant d’ajouter que les personnes qui soutiendraient cette initiative parlent en leur nom propre et non au nom d’associations ou groupements de la communauté bwa. “Si nous comprenons qu’il revient au ministère chargé de la Culture d’accompagner toute initiative culturelle, il n’est pas non plus contestable que cette promotion ne peut se faire en marge des communautés qui ont la pleine connaissance desdites cultures ni en leur absence. Or, il est évident que toutes les politiques nationales ne peuvent se conduire en occultant les concertations avec les bénéficiaires que nous sommes, surtout en cette ère de démocratie et qui plus est de décentralisation, tout en ignorant tout de la culture bwa et de l’architecture sociale”, ajoutera Me Habib Koné. Il est donc évident en l’absence du caractère participatif et d’inclusion que cette activité ne contribuera pas à réaliser les objectifs de la Transition, même si elle permettait de justifier un décaissement au nom d’une communauté qui désapprouve une activité menée en leur nom.

Pour terminer, le conférencier fait savoir que dans leur communauté, l’individu compte peu quand il s’agit d’honneur. Il a renouvelé leur disponibilité à accompagner les actions de promotion de leur culture dans le respect de leurs valeurs, organisation sociale et engagement patriotique.                                                                            Marie Dembélé

Source: Aujourd’hui-Mali