Le samedi 17 avril 2021, s’est tenue dans la salle de conférence de l’UCAO-UUBA, la cérémonie de dédicace du recueil de nouvelles de Magma Gabriel Konaté, dénommé ‘’L’oréade noire’’ autrement dit ‘’ Doukou Dassiri’’. Avec ce recueil, l’auteur essaye de chercher l’homme vertueux qui serait capable de diriger les pays africains.

 Avec un style français parlant Bamanakan, ce recueil parle de l’hymne de l’empire du Wassoulou, un musque dédié à l’Almami Samori Touré. Après un douloureux constat selon l’auteur, ‘’l’oréade noire’’ est inspiré d’un ami Ibrahim Bane.

Avec une entrée triomphale dans la salle, accompagné par les chasseurs (Donson) qui chantent ses louanges, Magma Gabriel Konaté nous relate l’histoire de son recueil intitulé ‘’l’oréade noire’’. Il dira que l’oréade noire est la construction de l’hymne de l’empire du Wassoulou. Selon lui le choix de cette hymne n’est pas fortuit, car après avoir fait le constat que bon nombre des dirigeants africains n’incarnent plus les vertus que prône leur peuple, donc il s’inspire de l’hymne du Wassoulou pour rappeler les vertus d’un bon dirigeant.

Partant de cela, ce recueil relate que, l’hymne de l’empire du Wassoulou proclame : si tu ne peux organiser et défendre le pays de tes pères, fais appel aux hommes plus valeureux, si tu ne peux dire la vérité en tout lieu et en tout temps, fais appel aux hommes plus courageux, si tu ne peux exprimer courageusement tes pensées, donne la parole aux griots, si tu ne peux être impartial, cède le trône aux hommes justes, si tu ne peux protéger le fele et braver l’ennemie, donne ton sabre de guerre aux femmes qui t’indiqueront le chemin de l’honneur.

« Nous avons regardé l’Afrique de l’est à l’ouest, et nous n’avons aucun dirigeant qui répondent à ces critères », a déclaré l’auteur.

Dans le recueil, d’après l’auteur, l’oréade noire représente l’esprit de la montagne, l’esprit protecteur de toute l’Afrique. Et les cinq vertus citées dans l’hymne du Wassoulou sont symbolisés par cinq noix de cola rouge que l’oréade noire vient chercher tous les vendredis. A chaque fois que le vendredi tombe sur le 13ème jour, l’oréade noire descend de la colline pour chercher le dirigeant à qui il va donner la noix de cola blanche qu’elle possède. Cette noix de cola blanche qui est « oh Fama » (chef), le peuple te fait confiance, il te fait confiance parce que tu incarne ses vertus. Et c’est cette noix de cola blanche qui doit être remis au fils de l’Afrique qui mérite d’être le chef de son Etat. Mais malheureusement, chaque vendredi, l’oréade noire descend et ne trouve pratiquement personne à qui remettre la noix de cola blanche.

Plus précis, Magma Gabriel dira que, l’oréade noire est une analyse politique, économique, administrative, culturelle et sociale du Mali de 1960 au 05 février 2020.

Par la voix de son auteur, le message derrière ce recueil, c’est qu’il est temps que les fils d’Afrique ouvrent les yeux, qu’on arrête de prendre des chefs d’Etats qui ont la double nationalité. « Il faut que les vrais fils de l’Afrique soient nos dirigeants. Il faut que celui qui va venir au pouvoir soit un exemple pour les africains. Il est temps de choisir des dirigeants non pas pour leur poche, mais pour leur culture, leur savoir, leur dignité, leur honneur, car chez nous en Afrique, le Dambé est  primordiale », a-t-il fait savoir.

Notons que, « l’oréade noire » est suivie de « la prof et l’artiste », une nouvelle qui pose le douloureux problème du mariage sans conviction et surtout le complexe des femmes instruites vis-à-vis de leur conjoint qui n’a pas fait de hautes études. Explique-t-il, c’est un professeur d’enseignement secondaire qui s’est mariée à un artiste, et qui fait le complexe par ce qu’elle pense que son mari ne connait rien.

Rappelons que, Magma Gabriel Konaté, est un homme de culture. Il a été acteur dans plusieurs productions cinématographiques, animateur producteur à la radio Bamakan. Il est aussi journaliste culturel à Africable Télévision pour n’en citer que ceci. L’illustre écrivain est très fidèle au maître des passés. Tous ces ouvrages portent essentiellement sur la promotion de nos valeurs culturelles. Il essaye de relever le défi de la récupération culturelle de la jeunesse, un défi majeur pour notre développement global. Ainsi donc, il affirme dans son ouvrage : « la jeunesse a perdu ses repères à cause de l’inconscience, de l’insouciance et du détournement dans l’administration d’Etat ; elle ne sait plus à qui ressembler par ce que son horizon demeurait étrangement vide d’exemples… ». Il travaille donc pour donner des repères à la jeunesse qui lui  permettra de se donner et de comprendre l’horizon.

Bintou Coulibaly

 

Source: Arc en Ciel