Cette année, 32 combattants dont 7 filles, ont participé à la compétition qui s’est déroulée en Open.

A chaque fois que les deux grands espoirs de l’escrime malienne, Sory Ibréhima Cissé et Boubacar Ballo s’affrontent, le spectacle est garanti et leur combat soulève toujours des passions. La finale de la deuxième édition du Mémorial Boubacar Diouf qui s’est déroulée dimanche dernier au dojo du Camp Para n’a pas fait exception à cette règle. Une fois encore, les deux jeunes prodiges de l’escrime malienne ont confirmé tout le bien qu’on pense d’eux en gratifiant le public d’un beau spectacle.

L’année dernière déjà lors de la première édition, le combat entre les deux tireurs avait donné lieu à une belle empoignade qui a tourné en faveur de Sory Ibréhima Cissé. Pour cette deuxième édition, Boubacar Ballo rêvait de prendre sa revanche et d’inscrire son nom au palmarès de cette compétition lancée en 2012 par la Fédération malienne d’escrime (FME) pour immortaliser Boubacar Diouf, fondateur de l’escrime malienne et premier président de la FME. Visiblement en grande confiance, le pensionnaire de Titan club de Banankabougou annonce la couleur dès le début du combat en menant au score. Répliquant du tac au tac à son adversaire, Boubacar Ballo gardera ce tempo pendant de longues minutes, avant de se faire rejoindre au score par Sory Ibréhima Cissé.

 

Commence alors une course poursuite entre les deux combattants dans une salle du Camp-Para en ébullition. Dans un combat prévu en 15 touches, le suspense devient insoutenable pour les supporters lorsque les deux finalistes se retrouvent à égalité 14-14. Personne ne s’attendait à une partie aussi serrée et à ce moment précis, Boubacar Ballo avait un petit avantage psychologique sur le multiple champion du Mali averti deux fois par l’arbitre de la partie, Maître Issa Coulibaly. Mais en une fraction de seconde, le rêve du pensionnaire de Titan club a été brisé par son adversaire qui a réussi à marquer le point décisif. Score final : 15 touches à 14 pour Sory Ibréhima Cissé qui remporte ainsi le trophée pour la deuxième fois en autant d’éditions.

Comme l’année dernière, Boubacar Ballo a dû se contenter de la médaille d’argent, mais à l’issue de la finale, les spectateurs ont été unanimes à saluer la prestation et le courage du sociétaire de Titan club qui a livré l’un des meilleurs combats de sa carrière. Auparavant, Awa Niaré (dojo de Djélibougou) s’était hissée sur le podium de la finale féminine en dominant 15-13 Fatoumata Berthé (Titan club de Banankabougou). Les deux vainqueurs ont reçu chacun un trophée et un sac de sucre, tandis que les finalistes malheureux sont repartis avec un trophée et un demi sac de sucre. Quant aux troisièmes, Abdoul Kané de Titan club et Alima Dembélé du dojo du Camp Para, ils ont reçu chacun une boite de lait et une boite de café.

Au total, 32 combattants issus des dojos de Bamako et des ligues de Koulikoro et Koutiala ont participé à la compétition qui s’est déroulée cette année en Open au Sabre. Les finales se sont disputées en présence de plusieurs personnalités dont le président de la Fédération malienne d’escrime (FME), Wahabou Zoromé, le représentant de la famille Boubacar Diouf et président d’honneur de la FME, Cheick Fantamady Traoré, le président de la Fédération malienne de cyclisme, Amadou Togola et le Directeur technique de la Confédération africaine d’escrime (CAE), le Tunisien Zouéri Hassan. L’expert de la CAE est venu au Mali dans le cadre d’un stage d’initiation à l’escrime organisé par la Fédération malienne d’escrime, en collaboration avec la CAE et le Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM).

A l’issue de la compétition, le premier responsable de la FME, Wahabou Zoromé s’est réjouit du niveau des combats, avant de saluer la prestation d’ensemble des tireurs. «Ce que nous avons vu aujourd’hui (dimanche, ndlr) prouve que l’escrime malienne est en progrès. Cette année le niveau était plus relevé», soulignera le président de la FME, avant d’ajouter que les combattants et leurs encadreurs ont fait honneur à feu Boubacar Diouf. Après avoir témoigné sa reconnaissance au Comité national olympique et sportif et à son sponsor officiel Malitel, Wahabou Zoromé dira que la fédération mettra tout en œuvre pour pérenniser la compétition d’une part et d’autre part, poursuivre sa politique de développement à la base.

S. B. TOUNKARA

Source: L’Essor