L’honorable Housseini Amion Guindo dit Poulo s’était rendu en France du 13 au 24 mars derniers pour soutenir la jeunesse malienne de la diaspora à travers le parrainage de l’événement Yèlèbougou.

En marge de cette activité, le séjour aura été plus que rempli pour Poulo et sa délégation du bureau national de la Codem qui aura effectué un vrai parcours du combattant en si peu de temps.

Il était clair que le président de la Codem a décidé de mener un véritable plaidoyer en faveur du dialogue intra et inter communautaire pour apaiser la fracture sociale, soutenir le changement et l’alternance politique auprès des autorités et de la diaspora.
Selon Poulo, le tournant générationnel prôné par le parti depuis sa création se justifie en termes d’acteurs politiques et non en termes d’âge. L’ensemble du peuple malien, en tout cas dans son écrasante majorité, aspire au changement.
Aucun thème n’aura été épargné : la sécurité, la mauvaise gouvernance de ces 20 dernières années, la réconciliation nationale, l’aide et l’accompagnement de la communauté internationale, les élections, la prise en compte de la diaspora dans la gestion du pays…
Au cœur de toutes les rencontres avec les autorités françaises et tchadiennes étaient au cœur de cible les présentations de condoléances aux autorités et aux familles des soldats morts pour le Mali au nom des militants de la Codem et de l’ensemble du peuple malien.
Les points saillants d’une visite
Sécurité
Pour la Codem, la France doit s’impliquer à « terminer le travail » de sécurisation du Nord Mali. A la suite de cela devra s’en suivre un véritable programme de coopération militaire avec la France et le Tchad pour reformer et ré équiper l’armée malienne afin de lui permettre d’assurer sa souveraineté sur l’ensemble du territoire.

Négociation et réconciliation nationale
Pour la Codem, il n’y a pas de négociation possible avec les groupes armés. Ensuite aucune négociation ne saurait se faire de manière crédible et pérenne sans un gouvernement légitime issu d’élections. Dans ce cas, l’alternative avant les élections serait le dialogue social intra et inter communautaire.

Les élections
La France, les amis du Mali et l’ensemble de la communauté devraient s’impliquer pour aller le plus rapidement possible à des élections pour tourner la page du coup d’Etat et retourner dans un ordre constitutionnel sans équivoque. Sans cela, le Mali ne bénéficiera jamais d’un accompagnement efficient.
Poulo a plaidé pour la biométrie sur les cartes électorales afin de diminuer le taux de fraude (10 cartes d’électeurs pour un seul individu ou encore la même carte d’électeur utilisée par plusieurs individus). La France et l’Union européenne doivent constituer le panel de 1er acteur des élections avec un budget d’environ 17 millions d’euros.
Une partie de ces fonds devra servir, entre autres, à lancer une nouvelle campagne de recensement Ravec en direction des maliens de la diaspora ainsi qu’à sensibiliser et à soutenir les activités pour pousser les Maliens à voter massivement. Le plus important étant d’organiser des élections transparentes pour éviter une crise post-électorale au Mali.

Le putsch
Pour la Codem, ce putsch n’est que la résultante de ces 20 dernières années de mauvaise gestion dans les affaires de l’Etat. Aussi, il était important de signaler aux autorités et à la communauté franco malienne que tous ceux-là qui ont soutenu les militaires ne serait-ce qu’un temps avaient pour principale ambition de barrer la route à ceux-là qui ont conduit le pays dans cette crise sans précédent.
Et seulement des élections libres, transparentes et acceptées de tous permettraient de diminuer l’influence des militaires dans l’échiquier politique malien.

La communauté franco malienne et la diaspora
Ils doivent être placés au centre de nos préoccupations dans la gestion de l’Etat et dans les programmes de développement, car leur apport pour soutenir le pays est supérieur au budget national. Ils rapatrient environ 80 millions d’euros par an au Mali en termes de devises et de biens et équipements divers.
Le défi serait de capitaliser cela en créant de la valeur ajoutée en France à travers la capitalisation de ces ressources ou leur transformation en activités économiques. L’insertion de cette communauté dans les processus et programmes de développement du pays doivent être une priorité.

Les priorités
Pour la Codem, les priorités du Mali ont changé depuis cette crise et se définissent désormais comme suit : sécuriser le territoire et aider le Mali à bâtir une armée solide ; élections démocratiques ; réconciliation et dialogue social au nord et au sud à travers principalement un dialogue intra et inter communautaire afin d’absorber la fracture sociale. Et cela passe également par la restauration de la justice sociale et impartiale pour tous les Maliens ; reconstruction ; restaurer la justice et la bonne gouvernance au Mali.
Abdoulaye DIAKITE