Plus qu’un espace d’exposition du savoir-faire de nos jeunes, de
découverte de nouveaux talents, cette compétition s’impose, édition après édition, comme un cadre de financement des innovateurs numériques. Les trois meilleurs des 16 projets présentés à cette 3è édition ont empoché la somme de 9 millions de Fcfa

C’est le projet « Agribox » de Ténin Nana Kouyaté (diplômé en agroéconomie) de l’incubateur CreaTeam qui a remporté le premier prix doté d’une prime de 5 millions de Fcfa. «Sira nocoma» de Nouhoum Tamboura, deuxième, a empoché 3 millions de Fcfa. Comme lui, Ousmane Doucouré a été encadré par l’incubateur SmartYiriba. Son projet «Tonba 2.0» a remporté le 3è prix doté d’une enveloppe financière de 1 million de Fcfa. Ces récompenses leur ont été remises, vendredi dernier, dans la salle des banquets du Centre international de conférence de Bamako. La cérémonie mettait fin à la 3è édition des «TECHFRIDAYS», compétition de pitch entre start-ups maliennes. Un pitch est la présentation par un porteur d’idée des grandes lignes de son projet face à un jury ou à des investisseurs potentiels. La cérémonie, présidée par la ministre de l’Economie numérique et de la Prospective, Mme Kamissa Camara, a enregistré la présence de son collègue des Transports et de la Mobilité urbaine, Ibrahima Abdoul Ly.
Pour cette édition, les 16 candidats en lice ont été encadrés par huit incubateurs. Il s’agit de : Bamako incubateur, CréaTeam, Donilab, Expertlabs, ImpactHub Bamako, Jokkolabs, Teckonseils et SmartYiriba. Ces 16 porteurs de projets numériques ont exposé les grandes lignes de leurs idées devant leurs admirateurs et un jury aux profils divers et variés. Le jury était en effet composé du ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé, des directeurs généraux de la Société malienne de transmission et de diffusion (SMTD), Ismaël Togola et de l’Agence des technologies de l’information et de la communication (AGETIC), Ahmed Salif Camara, de la représentante de l’Agence pour la promotion des investissements au Mali (API-Mali), Mme Diakité Salimata Sangaré, et de la directrice générale de Zabban Holding, Mme Aïssata Diakité. Après deux tours de présentation des pitch, le jury a livré son verdict.


«FACEBOOK» ET «APPLE MADE» IN MALI. «Agribox» est une solution numérique dédiée aux petits exploitants agricoles. Ses utilisateurs ont accès aux informations agricoles nécessaires à leur business, a garanti Ténin Nana Kouyaté. Bien adapté à cette cible, le système marche avec ou sans connexion Internet, a assuré la diplômée en agroéconomie. Ajoutant que la compétition donne l’opportunité aux jeunes porteurs d’idée numérique de se faire connaître et obtenir des financements. «Sira Nocoma», ce dispositif web, oriente ses utilisateurs vers des voies où il y a moins d’embouteillage. Il suffit de taper sur la plateforme le point de départ et la destination. Le système vous indiquera le chemin le plus accessible. Grâce aux publicités qui seront diffusées sur la plateforme, Nouhoun Tamboura espère, dès la première année, enregistrer 100.000 utilisateurs. Il estime son chiffre d’affaires à 9 millions de Fcfa.
«Tonba 2.0», est une application mobile de gestion des tontines. Elle permet aux tontines et aux «Tonba» (celui qui gère la tontine) d’effectuer en toute sécurité leur paiement quotidien à travers Orange-Money, Mobi-cash, a expliqué l’étudiant en architecture. Ousmane Doucouré précise que «Tonba 2.0» fonctionne avec des codes ussd (#144#). Sa particularité est que les femmes qui ne disposent pas de téléphone androïde peuvent l’utiliser à l’aide des codes ussd simples et faciles. La base de données peut être aussi utilisée pour aider les femmes à avoir accès à des financements au niveau des institutions financières, a fait savoir Ousmane Doucouré.
Intervenant à la clôture de la rencontre, la ministre de l’Economie numérique et de la Prospective a salué le génie créateur des candidats. Mme Kamissa Camara a profité de l’occasion pour annoncer l’organisation en début 2020 d’une édition spéciale dédiée aux start-ups des régions. Comme pour rappeler les efforts en faveur des start-ups, elle a révélé l’adoption en conseil des ministres de la loi Start-up Act. Cette nouvelle loi donne sur le plan national et international un statut de choix aux start-ups et aux incubateurs maliens, a soutenu la ministre de l’Economie numérique et de la Prospective. Les start-ups bénéficieront en conséquence d’un accompagnement stratégique qui, selon elle, verra naître des «Facebook» et «Apple Made» in Mali. Rappelons que l’accès à toutes ces plateformes est gratuit. Leurs concepteurs espèrent rentabiliser les projets grâce à la publicité et autres services beaucoup plus poussés dont l’accès est conditionné à un abonnement.

A. B. M.

Source: L’Essor-Mali