Les protagonistes à la crise du Conseil national du patronat (CNPM) ont décidé de mettre fin à tous les litiges et contentieux les opposant au nom de l’intérêt supérieur du secteur privé et du Mali tout en renonçant à toutes les procédures, plaintes, requêtes ou autres prétentions par voies judiciaires. Ce sont entre autres décisions majeures ayant sanctionné l’Assemblée générale extraordinaire du CNPM, tenue le samedi 2 avril.

 

« La justice a son agenda qui n’arrange pas le secteur privé. Il faut sortir de ces procédures judiciaires interminables qui peuvent aller à des années » conseillaient des membres des groupements professionnels qui étaient favorables à la mise en place d’une administration provisoire.    

Cette structure installée en février dernier avec quelques grincements de dents a convoqué et tenu sa 1re assemblée générale extraordinaire ce 2 avril sur la crise et les propositions de sortie de celle-ci.

En clair, l’objectif est de parvenir à un accord entre les deux responsables (Mamadou Sinsy COULIBALY et Diadié dit Amadou SANKARE) en vue de tourner la page de la crise au sein du secteur privé malien depuis 18 mois avec l’élection de deux présidents.

Cette rencontre était présidée par le doyen des opérateurs maliens, Soya GOLFA et non moins le président de l’Administration provisoire.

Outre les responsables des groupements professionnels du CNPM, Mamadou Sinsy COULIBALY et Diadié dit Amadou SANKARE ont également participé à la rencontre, signe d’une lueur espoir parce que c’est la 1ere fois que les deux personnalités s’affichent côte à côte devant les projecteurs. Également, c’est un coup réussi par l’Administration provisoire qui s’était installée au détriment des procédures judiciaires.

À s’exprimant à cette occasion, le 1er vice-président de ladite administration provisoire, Boubacar H. DIALLO, a rappelé leur mandat qui consiste à : rassembler davantage, d’assurer la cohésion entre les membres du CNPM, assurer la continuité de l’existence même du patronat et à préparer les meilleures conditions d’organisation d’une nouvelle élection dans un délai de 3 à 6 mois dans un climat apaisé.

« Pour l’organisation d’une élection crédible et transparente, l’administration provisoire se propose de faire la relecture de certains articles de nos textes et de faire organiser les élections par une structure indépendante d’elle-même pour éviter qu’elle ne soit à l’origine d’une nouvelle crise. Ce travail d’étape vous sera présenté lors d’une prochaine assemblée générale pour validation », a indiqué M. DIALLO.

« Vous avez été des délégués issus de 39 Groupements professionnels et CPR à avoir été impliqués dans la crise qu’a connue le CNPM. C’est alors une obligation pour les membres de l’administration provisoire reconstituée de vous réunir aujourd’hui pour que vous soyez cette fois les acteurs de la réconciliation » a exhorté le 1er vice-président, convaincu que ce sont les responsables du secteur privé qui se sont imposés cette crise.

Cependant, la justice, à travers plusieurs arrêts, leur a montré leurs limites et failles dans la façon dont les élections de 2020 ont été organisées, entachant par la même occasion leur propre crédibilité,  et il fallait faire un choix.

Pour sa part, le président de l’Administration provisoire du CNPM, Soya GOLFA, estime que l’actuelle crise du CNPM est un accident de parcours qui peut arriver à tout le monde.

Tout en saluant la volonté des deux responsables à aller dans le sens de la paix, le doyen GOLFA, a prêché l’unité, la réconciliation et la cohésion au sein du CNPM, conformément aux idéologies de ses pères fondateurs.

Ces interventions ont été suivies des discussions entre les délégués venus toutes les localités du pays au terme desquelles un accord de sortie de crise a été trouvé.

Ainsi, il a décidé la validation de l’administration provisoire en tant qu’organe chargé de gérer les activités du CNPM sur la base des missions assignées et dans les délais convenus ; de procéder à la recomposition de l’administration provisoire pour porter le nombre à 16 membres ; de créer au sein de l’Administration provisoire deux postes de Vice-Présidents et un poste de Trésorier.

De même, il a été convenu de mettre fin à tous les litiges et contentieux opposant les deux parties au nom de l’intérêt supérieur du secteur privé et du Mali ; de renoncer à toutes les procédures, plaintes, requêtes ou autres prétentions par voies judiciaires.

S’agissant de l’élection du président du CNPM, l’administration provisoire à un mandat entre 3 à 6 mois pour le faire.

Mais auparavant, elle doit procéder à l’élaboration et l’adoption d’un règlement électoral.

Les participants retiennent que le président et les vice-présidents ne seront pas tête de liste aux prochaines élections du CNPM.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin