Le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali et le Secrétaire général du commerce extérieur d’Algérie ont signé un protocole d’accord portant création du Conseil d’affaires, le dimanche dernier, en vue de booster les échanges commerciaux entre les deux pays qui restent très faible, malgré les bonnes relations de coopération entre le Mali et le grand voisin algérien. En 2015, il représentait 0,2% de flux commerciaux.

La signature de ce partenariat a été supervisée par les ministres malien et algérien en charge du Commerce en présence des opérateurs des deux pays qui entretiennent de bonnes relations politiques. Elle s’inscrivait dans le cadre de la journée d’échanges commerciaux dédiée à Algérie, l’invitée d’honneur de la présente édition de la FEBAK. Y prend part à ce rendez-vous d’affaires, une forte délégation algérienne estimée à plus de 80 opérateurs et investisseurs.
Lors de cette cérémonie, le ministre du Commerce du Mali, Abdel Karim KONATE, a déploré qu’à l’inverse de la coopération politique, les échanges commerciaux et économiques entre le Mali et l’Algérie restent très faibles, depuis 2011. Selon lui, les flux commerciaux entre les deux partenaires ont fortement baissé.
«En 2011, le volume des échanges a baissé de 0,6%, soit une valeur de 6 milliards de FCFA. Et, en 2015, il est tombé de 0,2%, soit une valeur de 2 milliards de FCFA », a indiqué le ministre Abdel Karim KONATE, en précisant la part de la crise de 2012, dans cette situation.
Optimiste, le ministre KONATE espère que le fonctionnement du Conseil d’affaires entre les opérateurs maliens et algériens contribuera à renverser la tendance en mettant en valeur les opportunités d’affaires des deux pays. Le Conseil d’affaire sera une plateforme entre opérateurs économiques pour discuter les difficultés dans les échanges et être un moyen de développement du secteur tertiaire.
« Tous les deux pays disposent d’énormes potentialités à explorer. L’Algérie offre au nôtre beaucoup d’opportunités de partenariat dans le domaine du commerce, du transport, des BTP. En retour, le Mali offre également des opportunités d’affaires à l’Algérie dans les secteurs miniers, dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage et de l’énergie…», relève-t-il.
Plus en détails, le directeur général de l’Agence pour la promotion de l’investissement (API Mali), Moussa TOURE, ajoute que le Mali regorge de richesses naturelles quasiment inexploitées.
« Notre pays, deuxième producteur d’or blanc en Afrique, ne transforme que 2% de cette richesse. L’ambition du gouvernement est d’atteindre au moins 20% du coton produit sur place », a soutenu le DG de l’API, structure en charge de booster l’investissement dans le pays.
Dans le domaine de l’agriculture, selon M. TOURE, 90% des terres irrigables du Mali ne sont pas exploitées. La situation laisse d’énormes marges pour les investisseurs étrangers, a-t-il martelé. A côté de l’agriculture, l’élevage malien est en forte croissance, mais souffre toujours de son exportation sur pied.
« Le Mali a le plus grand cheptel de l’espace de la CEDEAO. Ce secteur est une opportunité dans lequel l’Algérie peut investir pour absorber sa consommation de viande. L’Algérie peut notamment construire des abattoirs modernes dans notre pays, transformer sur place et exporter la viande », a-t-il lancé.
De son côté, le ministre du commerce extérieur de l’Algérie, Mohamed Ben Meradi, s’est réjoui que son pays soit l’invité d’honneur de la FEBAK 2018. Il regrette cependant que les échanges commerciaux entre le Mali et l’Algérie ne reflètent pas les engagements politiques des deux pays.
« On doit arroser les relations politiques entre le Mali et l’Algérie avec des échanges économiques fructueux», a signalé le ministre algérien.
Tout comme le Mali, il a également relevé la volonté des autorités algériennes de promouvoir l’investissement étranger. Pour lui, l’Algérie a consenti d’énormes efforts pour encourager le développement du secteur commercial, de façon générale.
Les quelques 90 opérateurs et investisseurs de la délégation algérienne ont eu des entretiens B to B avec leurs collègues maliens. En plus des expositions des produits, la FEBAK est aussi une occasion entre homme d’affaires de nouer des partenariats, de signer des contrats et de partager des expériences.

Par Sikou BAH

 

Source: info-matin