A Bamako, les ménagères commencent à hausser le ton pour dénoncer la flambée inquiétante du prix des légumes. Dans ce reportage que notre a fait dans quelques marchés en début de cette semaine, nombreuses sont ces femmes qui ont interpellé les autorités sur la situation. Quant aux époux, ils sont appelés à augmenter les frais de condiments.

Manger un repas délicieux, c’est le souhait de toute famille. Mais pour que le repas aussi doux, il faut, en plus de la capacité de la cuisinière, des condiments nécessaires. Ces derniers temps, ces condiments ne sont pas accessibles à tout le monde du fait de la flambée de leur prix.

Hausse inquiétante du prix des légumes

Elles sont nombreuses, ces femmes que nous avons rencontrées et qui se sont plaint de la hausse considérable du prix des légumes. « La tomate, le poivron, le chou, bref tout est cher. Je me demande comment on peut préparer dans ces conditions », affirme Djeneba Dagnoko, une femme âgée d’une quarantaine que nous avons rencontrée au marché de Kalaban-coro. Effectivement, cette flambée du prix des légumes que cette ménagère dénonce est confirmée par Bintou Karembé, une vendeuse détaillante de ces légumes. Cette dernière soutient d’ailleurs que cette flambée devient une réalité chaque année, à cette période. Selon cette vendeuse, au grand marché plus précisément où elle approvisionne, les acheteurs en gros se plaignent de l’augmentation, puisqu’il y a manque d’argent. « Le sac de tomate qui se vendait à 9.000FCFAest maintenant donner à 10.000 FCFA pour avoir un peu de bénéfice. Elle affirme avoir du mal à pouvoir vendre en détail les légumes. Nous vendons même à perte des fois » déplore-t-elle.

L’annonce de la saison des pluies est, selon le jardinier Tiémoko Dembélé à Faladiè en commune VI du district de Bamako. A cette période, précise notre interlocuteur « les légumes frais n’apprécie pas l’eau. La bonne récolte des légumes demande plus de moyens, c’est pour ça que nous les vendons chers ». Il précise qu’il peut bénéficier de 20.000 à 25.000 FCFA chaque jour. Grâce à cet argent, il couvre les dépenses de sa famille.

« Quant aux ménagères, elles sont désespérées. Puisque la belle-famille pense qu’elle ne leur donne plus de plat délicieux », nous évoque Mah Traoré au grand marché.

De l’autre côté, l’abondance des marchandes s’affaiblit. Vendeuse de légumes, Oumou Ballo affirme l’affaiblissement de son portefeuille. Sa rentrée d’argent était estimée à 10.000 FCFA chaque jour, en revanche maintenant, elle ne gagne que 5.000FCFA comme recette journalière.

L’État et les époux interpellés

Il est impossible de rendre le repas délicieux sans les condiments qu’il faut. Or, actuellement, le prix des légumes est en hausse. Quant aux frais de condiments, les époux ne les augmentent pas. Beaucoup de ménagères ont, non seulement invité l’État à lutter contre la flambée du prix des légumes mais ont aussi invité leurs époux à mettre la main dans la poche s’ils veulent manger du plat délicieux.

Visage triste, son seau en main dans lequel se trouve quelques légumes, Mme Diarra Aïssata Diarra se plaint de la hausse du prix des légumes. « C’est vraiment difficile pour nous, femmes ménagères. Tout est cher dans le marché maintenant », nous raconte-t-elle d’une voix basse. Pour elle, l’État devrait lutter contre la cherté de la vie. Ce n’est pas tout, elle trouve que son mari doit aussi augmenter les frais de popote. « Je recevais 1500FCFA de mon mari, comme coût de mes condiments. Maintenant ce montant est insuffisant pour l’achat de la viande ou même du poisson, dont le kilogramme est de 2.000 et 3.000 FCFA. Donc le chef de ménage se doit d’hausser les frais de la popote », réclame la ménagère.

Elle poursuit, « par exemple, la femme qui vit dans une très grande famille, est obligée de faire d’autres activités pour la complémentarité du frais des légumes ». Elle affirme dépenser généralement jusqu’à 4.000 FCFA, soit un complément de 1.000 FCFA. Elle tient le cout grâce aux petits commerces qu’elles fait de côté. « Je sollicite la bonne compréhension des époux, pour le renforcement de l’argent du marché, car aujourd’hui tout est cher au marché de Bamako », dit-elle. Un seau à la main, la jeune femme préfère se contenter de l’argent que lui donne son mari, elle délaisse complètement l’idée de compléter l’argent de la popote. Selon elle, elle pouvait acheter plus de 3 kilogrammes de poisson pour le régal de la famille, mais à cet instant elle ne peut s’offrir ce luxe, à cause de la cherté des condiments », désignant son seau assez léger.

Pour Bintou Sow, commerçante à « Chèbougouni », « la seule solution serait l’aide mutuel entre les conjoints, en attendant la baisse des prix des légumes ».

Fatoumata Koné, Stagiaire

Source: Journal le PaysMali