Le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche a constaté que sur une superficie totale de 594 hectares, seulement 200 hectares sont aménagés

 

Après une tournée dans les Régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Ségou, le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pêche, Mahmoud Ould Mohamed est dans la Cité des rails. L’objectif de cette tournée est de constater et donner un coup d’accélérateur aux projets du département. C’est dans une ambiance festive et joviale que la délégation ministérielle a été accueillie à Bafoulabé. En effet, deux projets du ministère y sont en cours de réalisation. Il s’agit des «travaux de consolidation du Périmètre irrigué villageois (PIV)», dont 50 hectares à Diakaba, 50 hectares à Bakoyé et 25 hectares à Kamankolé et des «travaux d’aménagement de 680 hectares du périmètre G/H à Mahina de l’Agence de développement rural de la vallée du fleuve Sénégal (ADRS)».

D’un coût global de 228.935.500 FCFA, le Périmètre irrigué de Kamankolé est financé par la Banque mondiale. Il s’entend sur une superficie de 28,20 hectares, dont 20 déjà aménagés et exploités par les populations. Le Périmètre de Kamankolé est constitué de 55 parcelles élémentaires exploitées par 47 unités de production avec une taille moyenne de 12 personnes par unité de production agricole. En saison pluvieuse, le riz, le manioc, le maïs, le concombre, l’aubergine, le jaxatu ou aubergine africaine, le melon, le gombo, la tomate, le poivron, etc. y sont produits. Et en contre saison on y produit oignons, laitue, betterave, chou, piment, échalote, tomates, concombres et bien d’autres légumes.

Selon Moustaphe Doumbia, expert en génie rural, le système d’irrigation par canaux à ciel ouvert est alimenté en eau à partir d’une station de pompage équipée de deux groupes électropompes ayant une capacité de 70 litres par seconde. Ces pompes alimentent un réservoir qui, à son tour, alimente deux canaux principaux. Six canaux secondaires branchés sur ces derniers transportent l’eau jusqu’aux parcelles agricoles. Aussi, un réseau de drainage refoule l’excès d’eau au fleuve. Selon Sanga Cissoko, représentant des exploitants, le maraîchage a contribué à diminuer le chômage dans le village. 48 hommes et 184 femmes travaillent sur le Périmètre irrigué. Fatoumata Touré, une exploitante assure que le maraîchage lui permet de subvenir aux besoins financiers de sa famille.

Les exploitants n’ont pas manqué de signaler certaines contraintes. Selon Sango Cissoko, le débit des eaux pompées est très faible et la facture d’électricité est élevée. Cette situation a des répercussions sur leurs revenus. Et Maïmouna Diarra d’ajouter que «des insectes nuisibles détruisent une partie des récoltes et les mauvaises herbes étouffent la croissance normale des plantes». Pour le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Mahmoud Ould Mohamed ce périmètre est un modèle de résilience pour assurer la sécurité alimentaire mais aussi il représente un apport significatif pour l’amélioration des conditions de vie des familles. Pour davantage encourager ces exploitants, le chef du département a annoncé une remise d’équipements agricoles.

La délégation est arrivée sous un soleil ardent à la station de pompage du Périmètre G/H de Mahina (Cercle de Bafoulabé). À l’opposé de la zone maraîchère verdoyante de Kamankolé, ici, se trouve un vaste étendu de terrain nu avec, par endroits, de nombreux baobabs se dressant à perte de vue. Des canaux d’irrigation sont en cours de construction ou sont achevés par endroits.
D’un coût net de 3,493 milliards de Fcfa, les travaux d’aménagement de 880 hectares du Périmètre irrigué G/H sont entièrement financés par la Banque islamique de développement (BID). À ce jour sur une superficie de 594 hectares à aménager dans le périmètre G/H, 200 sont aménagés avant que le contrat ne soit attribué à Arab Contractors après un appel d’offres international. Cette entreprise a réalisé un canal principal long de 5.260 mètres linéaire, 8 canaux secondaires de 6.895 ml et 44 canaux tertiaires de 19.341 ml. Les travaux se poursuivent malgré quelques difficultés. En effet, l’état d’avancement des travaux est estimé à 83,58% pour un délai consommé de 292,13% (soit 877 jours effectifs).

Quant à la station de pompage de Mahina, elle a pour objectif d’assurer l’irrigation des périmètres G/H (880 hectares). Les travaux sont réalisés par le groupement d’entreprise ETE et Kilani.
La station de pompage comprend six pompes d’un débit de 685 l/s, dont cinq sont utilisées en alternance et la sixième sert de secours. Par ailleurs, deux vannes à crémaillères et une grille bloquent le passage des débris. Une salle de commande, un local de compteur et de dispositif de protection, une conduite de refoulement en fonte complètent le dispositif de la station de pompage.
Après la visite de terrain, le ministre a assuré qu’il est venu constater l’évolution des travaux et mettre la pression. «Les entreprises m’ont assuré que 420 hectares seront mis en valeur d’ici le 1er juillet. Je continuerai à mettre la pression pour que les autres superficies soient aménagées», a promis le ministre Mahmoud Ould Mohamed.

Envoyés spéciaux Oumar Sankaré Sékou Kouyaté

Source : L’ESSOR