Le retour prévu des Douanes maliennes au nord est abondamment commenté dans les milieux d’affaires et politiques de la zone. Alors que se tenait à Bamako une réunion la semaine dernière pour discuter des modalités pratiques du retour des douaniers dans les trois régions, les ressortissants de la localité parlaient eux aussi de la problématique sur les réseaux sociaux qu’ils utilisent.

 

Dans la capitale malienne, une réunion a été consacrée la semaine dernière au retour des Douanes dans les régions de Gao, Kidal, Tombouctou et Ménaka. Rien n’a filtré de cette rencontre tenue à la direction nationale des Douanes. Mais on sait que le retour des douaniers s’inscrit dans le cadre d’un plan général du retour de l’administration dans les régions secouées par l’insécurité.

Les Douanes constituent le corps de l’administration le plus détesté dans les régions du nord, selon certains ressortissants de la zone. Son retour inquiète notamment les contrebandiers qui se livrent au trafic des stupéfiants et des armes qui alimentent l’insécurité. Les trafiquants de drogue ont particulièrement rendu les régions du nord invivables aux douaniers et aux autres représentants de l’Etat qui ont plié bagage pour se rendre dans les localités situées plus au sud.

Le retour des Douanes suppose un renforcement de la présence des forces de défense et de sécurité. Les groupes djihadistes qui se disputent encore le contrôle des régions de Kidal et Ménaka n’ont pas intérêt à voir les douaniers remettre les pieds sur leur théâtre d’opération. L’antagonisme entre les groupes d’Al Qaïda et ceux de l’Etat islamique au grand Sahara s’est renforcé ces derniers temps dans la région de Kidal.

Dans ce contexte de rivalité et d’expansionnisme des groupes armés, les douaniers auront besoin de l’assistance des autres corps de l’administration. Les moyens de surveillance et de contrôle de l’armée doivent être importants pour aider les douaniers à prendre en chasse les contrebandiers. Mais le Mali doit rompre avec l’immobilisme qui caractérise ses services publics en dotant les Douanes d’une aviation, ultime arme pour rétablir les routes économiques dans l’immense désert du nord.

On ne peut pas comprendre que dans un pays qui se veut maitre de sa destinée, les Douanes tout comme la gendarmerie et la police ne disposent pas d’un service d’aviation. Par ailleurs, les moyens aériens ne se limitent pas aux avions. A défaut d’avoir des aéronefs qui coûtent cher, les Douanes doivent disposer d’autres engins de surveillance comme les aérostats et autres ballons à air chaud pour les surveillances nocturnes et diurnes des zones de déploiement des douaniers.

Nouhoum DICKO

Source : L’Alerte