Le Mali est classé deuxième pays producteur d’or en Afrique et quatrième pays dans le monde. Malgré ce classement, les Maliens s’interrogent pourquoi l’économie malienne peine à trouver son chemin. Dramane Dembélé, consultant minier et ancien ministre des mines  propose une recette qui peut  aider le Mali de disposer une ressource de 5 milliards de dollar américain pour amorcer sa  croissance et apaiser le front social. Lisez sa recette.

« Comment en État stratège le Mali pourra disposer d’une ressource de 5 milliards de dollars américains  avec le portefeuille minier de Sadiola pour amorcer la croissance et apaiser le front social ? ».

  1. Méta-données sur la mine de Sadiola

Les propriétaires:18% pour l’Etat malien, 41% pour Anglogold ASHANTI et 41% pour IAMGOLD.

[Après avoir fait la pluie et le beau temps pendant vingt ans d’exploitation minière à Kayes (1996-2016). la Société d’Exploitation de la Mine d’or de Sadiola (SEMOS) est en arrêt de travaux depuis 2016, la mine vit, actuellement, ses dernières heures d’existence et s’apprête à fermer ( selon plusieurs sources).

C’est un secret de Polichinelle de dire que la Société d’Exploitation de la Mine d’or de Sadiola joue sa survie depuis 2016,  date de la fin de la première phase de l’exploitation consacrée aux roches molles. Pire, l’attente prolongée  par les responsables de la société pour obtenir des facilités douanières et fiscales et de fourniture d’électricité de l’Etat malien, (condition sine qua none pour l’entame des travaux de la seconde phase de l’exploitation minière), risquent de ne pas payer. Trois ans après ce vœu exprimé par les responsables de la société, les négociations sont toujours au point mort. Et de sources concordantes en provenance de la haute administration de la mine, la Semos est en passe d’abandonner définitivement sa lutte sans suite, après trois ans de patience optimiste] (open source: le moteur de recherche Google).

Il y a une incohérence à noter :

Le vendredi 1er juin 2012 dans la grande salle du ministère des finances en présence du secrétaire général du ministère de l’ économie des finances et du budget Abdoulaye Touré du directeur général  de la SEMOS Madou Diarra et de leurs collaborateurs,  le Ministre chargé des Mines Ahmadou Touré et le président du conseil d’administration de la société d’ exploitation de la mine d’or de Sadiola (SEMOS) Christian Rampa ont signé l’avenant N°2 portant exploitation du sulfureux profond de la mine d’or de Sadiola, 120 tonnes d’or cela jusqu’ en 2025.

  1. Les interrogations :

(i) Qui sont derrière l’acquisition des 82% de Sadiola par Allied une société basée à Abu Dabi avec la modique somme de 50 milliards de F CFA alors que les immobilisations corporelles valent plus de 150 milliards de FCFA et un capital dormant de 120 tonnes d’or ???

(ii) Pourquoi l’Etat du Mali n’a pas user de son droit péremption pour être propriétaire à 100% de Sadiola ???

  1. Un rappel important sur la mine Yatéla .

Les propriétaires étaient : IAMGOLD à 40 %, AngloGold Ashanti à 40 %, l’Etat du Mali à 20 %

La production de Yatéla a débuté en 2001 et a cessé à la fin 2016.

Les activités minières ont été suspendues en septembre 2013 et le traitement du minerai extrait se poursuivra pendant la réduction progressive des activités de l’exploitation.

Cette réduction progressive a continué jusqu’à la fin de 2014, où l’empilement de minerai sur le remblai de lixiviation a cessé.

Le 14 février 2019, Sadiola Exploration Limited (« SADEX »), filiale détenue conjointement par la Société et AngloGold Ashanti Limited, a conclu une convention d’achat d’actions avec le gouvernement du Mali aux termes de laquelle SADEX accepte de vendre au gouvernement du Mali sa participation de 80 % dans la Société d’Exploitation des Mines d’Or de Yatéla (« Yatéla »), en contrepartie de 1 $US

Cette opération demeure soumise à diverses conditions préalables, notamment l’adoption de deux lois, la confirmation de la conversion de Yatéla en entité étatique et la création d’un organisme étatique qui assumerait la responsabilité de la réhabilitation et de la fermeture de la mine.

Dans le cadre de cette opération et au moment de sa mise en œuvre, SADEX paiera un montant forfaitaire à cet organisme étatique qui correspond aux coûts estimés de la réhabilitation et de la fermeture de la mine Yatéla et du financement de certains programmes sociaux.

Lorsque cette opération sera réalisée et que le paiement sera effectué, SADEX et les membres de son groupe seront dégagés de toute obligation se rapportant à la mine Yatéla, y compris en ce qui a trait à la réhabilitation et à la fermeture de la mine et au financement de programmes sociaux.

Notons que l’Etat du Mali a acquis au dollar symbolique les immobilisations de yatela au demeurant une valeur résiduelle. Ce même État en stratège aurait dû acquérir la mine de Sadiola pour une meilleure perspective.

4.Les Perspectives :

L’Etat du Mali a plus que jamais une opportunité de faire une acquisition stratégique vue la conjoncture de guerre.

De l’analyse des méta-données nous sommes en situation de récupérer ces mines sur la base d’une valeur résiduelle.

Comme SEMOS veut considérer les sulfureux profonds sous un régime d’exception c’est-à-dire continuer à bénéficier des exonérations pour commencer cette seconde phase, rien n’oblige l’Etat à cela, d’autant plus qu’elles sont en train de fuir leur obligation de restauration Environnementale en nous cédant la mine de Yatéla au dollar symbolique.

Du coup, nous disposons d’une ressource pour financer la guerre imposée au Mali par une méthode non conventionnelle, au total amorcer notre croissance, in fine apaiser le front social. Aujourd’hui, le gisement sulfureux  de Sadiola correspond à une production d’or de près de 120 tonnes (soit ~3,5 millions d’onces) par un modèle de vente à terme, cela généra environ 5 milliards $US bruts. N’importe quelle place financière ou fonds d’investissement sera preneur d’une telle opération sur une maturité de dix ans.

Dramane Dembélé Consultant dans le secteur minier

NB : Le titre et le chapeau sont de la rédaction

 Source : La Plume Libre