L’hôtel Maeva de Bamako a abrité, hier mardi, l’atelier de restitution des résultats du test d’irrigation goutte à goutte sur le riz irrigué réalisé à Soundougouba, dans la commune rurale de Baguinéda par l’établissement Dexis Consulting Group et ses partenaires. Il s’agissait d’évaluer les aspects techniques et l’impact de cette méthode en termes de rentabilité sur l’agriculture à petite échelle.

 

La cérémonie d’ouverture était présidée par le Dr Bréhima TANGARA, conseiller technique au ministère de l’Agriculture, en présence de Moctar TRAORE, Directeur de Dexis Consulting Group, de William SCOTT, chef d’équipe du test d’irrigation.

Expérimenté sur un quart d’hectare pendant quatre mois, le champ-école de Soundougouba a pu produire cinq tonnes de riz paddy et est prêt à d’autres cultures, selon les experts qui ont tenté l’expérience.

En campant le décor, Fréderic DOLLON, expert en la matière, a défini l’irrigation au goutte-à-goutte comme une pratique agricole dont l’impact positif sur la gestion de l’eau est fort apprécié.

« Elle est une technique qui consiste à mettre l’eau au pied de la plante, directement à la disposition des racines à l’aide d’un goutteur », a-t-il dit. Il ajoute ainsi qu’à travers ce modèle d’irrigation, DIXIS et ses partenaires du secteur privé trouveront un moyen efficace de lutte contre les changements climatiques.

« Notre combat auprès des riziculteurs est de leur faire savoir que le riz n’est pas une plante aquatique. Le système d’irrigation vise seulement à minimiser l’envahissement des herbes. Je suis sûr qu’avec cette méthode, non seulement le coût de l’eau va diminuer, mais aussi d’autres efforts seront aussi faits pour économiser pour la culture du riz », a-t-il expliqué.

William SCOTT a, quant à lui, a remercié les experts et les producteurs agricoles du Mali, pour avoir prêté toute leur attention à cette étude qui selon lui, sera une porte de sortie pour eux pour faire face aux conséquences du changement climatique.

Le Directeur du Dexis Consulting Group s’est réjoui de constater que la méthode goutte à goutte réduise la consommation d’eau et des émissions de méthanes associées à l’irrigation par inondation.

« Mieux, sur le plan économique, le teste a permis de confirmer que le goutte à goutte peut avoir du sens dur le plan financier quand le riz est associé aux autres cultures maraichères. Cette technique permettra d’augmenter les revenus des agriculteurs maliens et, à terme, de promouvoir la résilience alimentaire du pays », a-t-il dit.

M.TANGARA a, au nom de son département, indiqué que notre pays accordait une importance capitale à la modernisation de l’agriculture, pour répondre au défi de faire du Mali une puissance agricole.

« La mise en œuvre de cette vision passe par la création d’un nombre important de superficies à emblaver notamment les périmètres irrigués, pour mieux exploiter les potentialités du pays et la modernisation des moyens de production agricole », a-t-il dit.

Selon lui, ce projet test se situe dans le contexte des politiques et stratégies du gouvernement par la mise en place du programme national de l’irrigation au Mali, qui comprend l’irrigation de proximité, la moyenne et la grande irrigation.

Il a, par ailleurs, invité les participants de l’atelier, d’effectuer des échanges actives pour qu’à la mise en échelle dudit projet, les résultats soient à la hauteur des attentes pour relever le déficit de produire plus, avec la moindre quantité d’eau.   

PAR CHRISTELLE KONE

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