Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré, le 7 octobre dernier, la Journée mondiale du coton (JMC). Membre du Groupe C4 comprenant le Bénin, le Burkina Faso et le Tchad, initiateur de la Journée, le Mali est en première ligne de cette commémoration.

Pour cette 3ème édition, la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), mandatée par le ministère de l’Industrie et du Commerce, a organisé diverses activités. La cérémonie de lancement de ces activités s’est déroulée, jeudi dernier, dans un hôtel de la place.

C’était en présence du représentant du ministre du Développement rural, Daniel Siméon Kelema, celui de l’Industrie et du Commerce, le colonel Harouna Maïga et du directeur général adjoint de la CMDT, Cheick Oumar Doucouré.

Ces festivités interviennent dans un contexte national marqué par des ambitions de plus en plus nourries pour la transformation du coton local et l’accroissement de sa production et de sa productivité. Le Malien semble davantage tourner vers la consommation des tissus en cotonnade produits et cousus par des artisans locaux. Ce regain de patriotisme économique enclenché par les autorités de la Transition, pourrait insuffler une dynamique nouvelle au secteur en créant plus de richesses et d’emplois.

Le thème retenu cette année pour célébrer la Journée : «Faible consommation locale», est révélateur et invite à œuvrer pour la transformation locale du coton. «La ressource constitue une matière première essentielle pour bon nombre de nos produits de consommation et permet de créer des emplois et de la richesse», a motivé Daniel Siméon Kelema.

Le représentant du ministre en charge du Développement rural a souligné la place «très stratégique» de la filière coton dans l’économie nationale. Daniel Siméon Kelema a notamment évoqué l’impact de la production cotonnière sur la sécurité, l’autosuffisance alimentaire et le financement des infrastructures dans les zones d’intervention de la Haute vallée du Niger et de la CMDT.

«La filière coton contribue à hauteur de 15% au Produit intérieur brut (Pib) du Mali et occupe la seconde place, après l’or, pour les ressources d’exportation. L’État a fourni des efforts pour relancer la filière qui a connu des difficultés liées à la pandémie de Covid-19», a-t-il expliqué.

Le délégué du ministre de l’Industrie et du Commerce fera remarquer l’importance de la célébration d’une telle Journée pour les pays du C4 dont les producteurs font, selon lui, face à la concurrence déloyale des pays riches qui accordent des subventions démesurées à leurs producteurs. N’eut été ces inégalités, a estimé le colonel Harouna Maïga, le Mali et les autres pays d’Afrique grands producteurs de coton pourraient davantage améliorer leurs recettes d’exportation.

La célébration a été agrémentée par des défilés de mode en tenue de cotonnade des créateurs maliens et dont les tissus ont été fabriqués exclusivement au Mali. Des panels thématiques ont été animés sur des sujets tels que «La faible consommation locale du coton», «Le coton et la sécurité alimentaire», «La place du coton dans l’économie malienne» et «La problématique de la transformation du coton fibre au Mali».

La cérémonie a pris fin par la visite des stands d’exposition de produits dérivés du coton, confectionnés par des artisans locaux.

Mohamed TOURÉ

Source : L’ESSOR