«QUE CHACUN S’INVESTISSE POUR UNE FORTE INDUSTRIALISATION DE NOTRE ÉCONOMIE ET LA PROMOTION DU «MADE IN MALI»»

Le Mali, à l’instar des autres pays de l’Afrique célèbre chaque année, le 20 novembre, la «Journée de l’Industrialisation de l’Afrique» proclamée le 22 décembre 1989 par la 44ème Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Le thème retenu pour la commémoration de la semaine est: «l’Industrialisation inclusive et durable à l’ère de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (LECAf)».

Bien qu’elle soit le deuxième continent le plus peuplé du monde (1,2 milliard d’habitants), l’Afrique ne représentait que 1,4% de la valeur ajoutée manufacturière mondiale au premier trimestre 2020. Bien que la pandémie de COVID-19 ait évolué plus lentement en Afrique subsaharienne que dans d’autres régions, elle a fait payer un lourd tribut à l’activité économique  avec une croissance qui devrait tomber à -3,3%  en 2020, plongeant la région dans sa première récession  depuis vingt-cinq (25) ans. La combinaison des mesures de confinement et de la baisse de la demande extérieure due à la récession mondiale pèsera lourdement sur le secteur industriel.

Au Mali cette journée est mise à  profit par l’Organisation Patronale des Industriels du Mali (OPI). Elle vise à intégrer le développement industriel dans les priorités des politiques et stratégies nationales de développement socio-économique des pays africains.

La célébration de cette journée est également l’occasion pour le système des Nations Unies et la Communauté Internationale d’apporter leur  soutien  aux dirigeants africains dans leurs efforts de stimuler l’industrialisation du continent en vue de son développement économique et durable.

Ainsi, cette journée a pour but également d’inciter les pays africains à s’engager davantage dans le processus de développement industriel; de susciter une prise de conscience au niveau mondial nécessaire à la mobilisation de l’appui international en faveur du développement industriel de l’Afrique; d’amener la Communauté Internationale à œuvrer résolument en faveur de l’industrialisation de l’Afrique. Cette célébration offre également l’opportunité aux responsables et acteurs africains du développement industriel de mener des réflexions sur les progrès réalisés et les efforts à accomplir en vue d’un développement industriel durable de l’Afrique.

À cause de la persistance de la pandémie du COVID-19, les évènements de la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique se déroulent cette année, du lundi 16 au vendredi 20 novembre 2020, sous forme de séries de sessions parallèles virtuelles sur des sujets thématiques pertinents  permettant d’articuler et d’interroger le programme de l’industrialisation de l’Afrique vers une voie de transformation structurelle viable.

Malgré plusieurs décennies d’appui à des secteurs jugés prioritaires, telles que l’agriculture, la santé et l’éducation, le développement économique de l’Afrique tarde à combler les attentes des États et des populations. Bien que le choix de ces secteurs soit pertinent, il est établi qu’aucun pays ne peut se développer durablement sans une industrialisation de son économie.

L’industrialisation, faut-il le rappeler, est au cœur des succès économiques dans un pays. Les industries ont le don de transformer l’économie mais aussi la société dans son ensemble. C’est pourquoi toutes les initiatives et actions entreprises devront permettre un développement industriel durable de notre pays.

À cet effet, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des Investissements, Arouna Niang, a rappelé dans sa déclaration en prélude à cette journée au Mali que d’importantes activités et réformes ont déjà été réalisées par son Département en collaboration avec ses partenaires. On peut citer  :   la réalisation de l’Étude sur l’Industrie-agroalimentaire: Enjeux et perspectives de la mise en œuvre du Programme de restructuration et de mise à niveau des entreprises industrielles, «phase de relance» (2017-2019);  l’accompagnement d’entreprises à la certification; de l’accompagnement de Laboratoires ou autres organismes d’évaluation de la conformité à l’Accréditation; de la création des Centres d’Appui à la Technologie et à l’Innovation dans trois (03) Universités privées;   l’enregistrement de l’échalote, c’est-à-dire  l’oignon de Bandiagara en Indications Géographiques (IG); de la construction du centre frigorifique de pomme de terre de Sikasso; de la mise en œuvre de la Politique Nationale de la Qualité et son plan d’actions 2015-2017;   la création de la Marque Nationale de Conformité aux Normes;   la Marque Nationale de Conformité aux Normes est le «Label Malien» de certification des produits.

Selon lui, il faut signaler aussi que d’autres activités sont en cours de réalisation ou en perspectives. Il s’agit notamment  de : l’adoption du Plan d’Actions 2020-2024 de la Politique de Développement Industriel et de l’actualisation du document de la Politique;   la règlementation du sous-secteur de production de l’huile alimentaire;   la mise en place d’un logiciel de gestion de l’identification nationale et de suivi des entreprises et projets;   la relance de certaines unités industrielles, notamment la Compagnie Malienne de Textile (COMATEX), l’Usine Malienne de Produits Pharmaceutiques (UMPP) et l’Usine de Thé Farako; la réalisation d’une unité de transformation de Karité; la réalisation d’une unité de production et d’exportation de la viande du Mali;   l’aménagement de nouvelles zones industrielles de l’élaboration des textes relatifs aux zones économiques spéciales;   la création de l’Agence des Zones Économiques Spéciales;   l’Opérationnalisation de la Marque Nationale de Conformité aux Normes Maliennes (MALINORM);   le traitement en cours de certaines mesures contenues dans le Livre Blanc de l’Organisation Patronale des Industriels (OPI);  l’élaboration d’un programme d’appui à l’industrialisation au Mali.

Selon  le ministre, «aujourd’hui, nos indicateurs en matière d’industrialisation nous interpellent tous. Il convient d’adopter une culture de l’entreprenariat en orientant les efforts vers une bonne articulation agro-sylvo-pastoral-industrie pour une transformation accrue de nos matières premières en vue de développer l’exportation des produits finis.»

L’apparition du COVID-19 au cours du premier trimestre de l’année en cours a impacté négativement  sur les activités économiques. Avec l’entrée en jeu de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF), notre grand défi sera de rendre plus compétitives nos entreprises.

«C’est le lieu de lancer un appel à l’ensemble des opérateurs économiques de notre pays et à toutes les forces vives pour que chacun s’investisse pour une forte industrialisation de notre économie et la promotion du «Made in Mali».

Au nom de Son Excellence le Président de la République, du Chef du Gouvernement et du mien propre, je souhaite à tous les industriels et à tous les opérateurs économiques d’Afrique et du Mali bonne journée de l’industrialisation de l’Afrique», a-t-il déclaré.

En conclusion, nous dirons que le développement industriel, dans les pays africains  est une condition indispensable d’une croissance soutenue et inclusive. L’industrie accroît la productivité en introduisant de nouveaux équipements et de nouvelles techniques. Elle améliore ainsi l’efficacité de la main-d’œuvre et créer de nouveaux emplois.

ALPHA C. SOW

NOUVEL HORIZON