Le vérificateur général Samba Alhamdou Baby a remis, mardi 12 octobre, son rapport annuel de 180 pages portant sur l’année 2020. Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, l’a reçu au palais présidentiel de Koulouba. Les autorités de transition ont affiché leur volonté de faire de la lutte contre la corruption et les détournements d’argent public l’une de leurs priorités. Or, c’est justement le rôle de cette institution qui a, pour cette édition, réalisé 22 missions de vérification sur la gestion des fonds publics.

Les premières irrégularités financières citées dans le rapport du vérificateur général concernent la Primature avec, notamment, le paiement irrégulier de « frais de souveraineté » sur mission pour près de 710 millions de francs CFA, des « décaissements irréguliers en faveur du Premier ministre » de 171 millions de francs CFA et des « décaissements non justifiés » de plus de 184 millions de francs CFA, sur des périodes concernant les années 2017 à 2019.

Autre exemple de ce rapport dense : la gestion de l’ambassade du Mali au Caire, entre 2016 et début 2019, avec le paiement d’ « avantages indus » au personnel de l’ambassade. Des avantages tels que les loyers, le téléphone, des abonnements de télévision, et surtout l’application d’un taux de change irrégulier pour les missions diplomatiques. Selon le vérificateur général, le montant total mis en cause se chiffre à plus de 390 millions de francs CFA.

Les ambassades du Mali à Brazzaville et Addis-Abeba et les Entrepôts Maliens en Côte d’Ivoire et au Sénégal sont également épinglés ainsi que les organismes publics chargés de la gestion de l’eau potable (Somagep), des routes (Ageroute) ou encore des produits agricoles (Opam), avec à chaque fois des irrégularités se chiffrant en centaine de millions de francs CFA. Pour tous les cas documentés, les informations sont transmises aux autorités judiciaires compétentes.

Source: RFI