Les exportations de marchandises se sont élevées à 1991,4 milliards de Fcfa, soit une hausse de 18,1% par rapport à l’année 2017. Les importations sont également en hausse et se sont établies à 2.204 milliards de Fcfa.

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargée du Budget, Mme Barry Aoua Sylla, a présidé hier l’ouverture de la Journée annuelle de la diffusion des comptes extérieurs du Mali. Elle avait à ses côtés le directeur national de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest pour le Mali (Bceao), Konzo Traoré. Le thème retenu pour cette 12è édition est : «Dispositif de l’enquête permanente sur le commerce international des services dans les États de l’Uemoa et ses liens possibles avec les données de la balance des paiements».
Dans son allocution, le directeur national de la Bceao a expliqué que l’analyse de la situation macroéconomique d’un pays s’effectue dans les États de l’Uemoa à travers quatre comptes qui sont : les comptes nationaux, qui portent sur l’évolution du Produit intérieur brut (PIB), les agrégats qui lui sont attachés, les statistiques de finances publiques élaborées par les services du Trésor public, les comptes monétaires et les comptes extérieurs, qui sont tous les deux élaborés par la Banque centrale. Évoquant les comptes extérieurs, Konzo Traoré précisera qu’ils sont composés de la balance des paiements et de la position extérieure globale.
«Depuis quelques années, ces comptes sont établis conformément à la 6è édition du manuel de balance des paiements du Fonds monétaire international. Y sont retracées, pour chaque année donnée, les transactions entre un pays et le reste du monde. Ce qui permet de mesurer les performances de ce pays dans différents compartiments des comptes extérieurs», a-t-il indiqué, avant d’ajouter que dans ces compartiments, celui relatif «aux transactions courantes», regroupant les biens, services et revenus, fait l’objet d’une attention particulière. Car, expliquera Konzo Traoré, son solde est un indicateur de la compétitivité des agents économiques résidents sur les marchés extérieurs.
Pour l’année 2018, les transactions économiques et financières du Mali ont affiché un meilleur profil. En effet, révélera le directeur de la Bceao, les exportations de marchandises se sont élevées à 1.991,4 milliards de Fcfa, soit une hausse de 18,1% par rapport à l’année 2017. L’or y représente environ 70% contre 14% pour le coton. Pour ce qui concerne les importations de marchandises, elles se sont établies à 2.204 milliards de Fcfa, soit une augmentation de 5,2% par rapport à 2017.
«La balance commerciale, qui est la différence entre exportations et importations de biens, est ressortie déficitaire de 212,6 milliards de Fcfa, en amélioration sensible par rapport à 2017, où elle s’est établie à 409,6 milliards de Fcfa. Cette évolution est imputable à la forte progression des exportations d’or», a détaillé Konzo Traoré.
Pour la ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargée du Budget, cette traditionnelle journée permettra aux décideurs politiques et aux acteurs du secteur privé d’avoir une meilleure connaissance de la balance des paiements, qu’elle considère comme étant un instrument fondamental pour l’analyse et la formulation des politiques économiques.
Ainsi, dira Mme Barry Aoua Sylla, «ces rencontres offrent aux acteurs de la vie économique nationale, secteurs public et privé, l’opportunité d’échanger sur des sujets se rapportant notamment aux contraintes qui affectent la compétitivité de l’économie nationale et, partant, la viabilité de la position extérieure du pays».
Elle ajoutera que des déficits persistants font peser des risques sur la viabilité externe du pays et nécessitent des actions vigoureuses pour les rendre soutenables. À cet effet, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargée du Budget juge nécessaire de revoir, non seulement la politique budgétaire, afin de contenir les déficits et réduire l’absorption, mais également de mettre en œuvre de politiques structurelles et sectorielles pour promouvoir les exportations et rationaliser les importations.
Mme Barry Aoua Sylla s’est réjouie des performances du Mali en 2018, en termes de comptes extérieurs, en indiquant qu’après plusieurs années de déficit, le solde global de la balance des paiements est ressorti excédentaire de 105 milliards de Fcfa. À la différence, selon elle, des déficits de 41,3 milliards et 317, 8 milliards qui ont été enregistrés, respectivement en 2017 et 2016.

Lassana NASSOKO

Source: Journal l’Essor-Mali