Le président de Wassa Ton, Aliou DIALLO, a animé un point de presse ce samedi 8 mai 2021 à son siège à Sébénikoro sur les conséquences de l’exploitation minière à Kéniéba. Au cours des échanges, M. DIALLO a dénoncé les activités de dragage menées par les sociétés minières dans le lit de la Falémé, la coupe abusive du bois, mais aussi et surtout le recrutement dans les rangs des sociétés de sécurité et de gardiennage engagée par les entreprise chinoises.

 

L’objectif de cette rencontre avec les Hommes de médias, selon Aliou DIALLO, était d’attirer l’attention des plus hautes autorités sur cette situation jugée de plus en plus critique dans le cercle de Kéniéba où la sécurité des personnes et de leurs biens est désormais menacée par la présence d’hommes armés jusqu’aux dents.

De son intervention, il ressort que malgré la visite du ministre des mines et ses collègues de l’environnement, ainsi que de la sécurité sur le fleuve Falémé en janvier 2021, l’arrêt des travaux d’exploitation d’or sur le lit du Falémé n’a été que de façade.

Lors de cette visite des trois ministres, on avait été également procédé, par la même occasion, à la saisie des dragues et l’arrestation de plusieurs exploitants illégaux de l’or. Malgré ces mesures qui avaient suscité un bel espoir chez les populations de Kéniéba, force est de constater que l’exploitation sur le Falémé se poursuit de la plus belle manière avec ses corolaires sur la santé des personnes, l’environnement et la sécurité.

Aujourd’hui, a-t-il fait savoir, les machines des sociétés tournent 24/24 heures. Aussi, le dragage a fini par boucher le lit de la Falémé, une situation qui constitue une menace sérieuse pour les populations riveraines en ce début de saisons pluvieuse. A cela s’ajoute les coupes abusives de bois pratiquées au profit des sociétés qui exportent le produit vers la Chine.

Mais, ce qui préoccupe davantage le président de Wassa Ton, c’est le recrutement des militaires radiés et de bandits confirmés dans les rangs des sociétés de sécurité et de gardiennage engagées par les sociétés minières chinoises à Kéniéba. Aujourd’hui, a-t-il fait savoir, tous les acteurs engagés dans la lutte contre le dragage du lit de la Falémé, l’exploitation illicite de l’or ainsi que la coupe abusive du bois font l’objet de menaces divers à Kéniéba. «J’ai reçu des menaces de mort sur les réseau sociaux», a-t-il témoigné.

Derrière ce phénomène, Wassa Ton accuse trois jeunes ressortissants de Kéniéba qui constitueraient le relais entre les sociétés chinoises et les bandits de grands chemins. Parmi lesquels, les nommés Lamarana DIALLO, dit DK ; Bakary KEITA, dit Papus Dabia  et Bréhima TRAORE dit Pisco. A ce propos, il a lancé un appel au président de la transition, Bah N’DAW, l’invitant à se pencher rapidement sur la situation concernant Kéniéba avant que cela ne soit trop tard pour. Car, dit-il, Kéniéba est menacé de disparition à cause du niveau de l’insécurité élevé et des risques de conflits communautaires.

Abdoulaye OUATTARA

Source : Afrikinfos-Mali