Le vendredi 16 juillet 2021, la Coalition malienne Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) a organisé une conférence de presse à la Maison de la Presse. L’objectif était de parler des problématiques liées à la divulgation du contrat de cession de la mine d’or de Yatela à l’Etat du Mali.

 

Le Mali est membre de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE) depuis août 2006. Il a obtenu le statut de pays conforme aux règles de l’ITIE suite à une première validation en 2011. 55 pays dont 21 pays africains mettent en œuvre le processus ITIE dans le monde.

L’initiative vise l’accroissement de la transparence et la redevabilité dans la gestion des ressources extractives, le développement durable et la réduction de la pauvreté, la prévention des conflits et la stabilité dans les pays mettant en œuvre le processus ITIE.

La norme ITIE 2019, à travers son exigence 2.4, rend obligatoire la publication des contrats miniers, pétroliers et gaziers à compter du 1er janvier 2021.

La mine d’or de Yatela, située à 25 km de Sadiola, a été ouverte en 2000 suite à des recherches entamées entre 1996-1997 avec un capital de 75 000 000 de dollars US. Les activités minières ont été suspendues en septembre 2013 par la société Sadex pour des raisons techniques.

Le gouvernement du Mali, qui n’avait que 20 % du capital, a conclu une convention d’achat des 80 % de Sadiola exploitation limited (Sadex) le 14 février 2019. Suite à cette convention, la société d’exploitation des mines d’or de Yatela-SA devient désormais une propriété exclusive de l’Etat du Mali. Selon la coalition, le gouvernement du Mali explique sa motivation de reprise de la société de Yatela pour la sauvegarde des emplois.

Néanmoins, la coalition s’interroge sur les clauses de cette convention entre l’Etat et la société Sadex. Les inquiétudes de la coalition sont: quels sont les documents qui ont motivé l’engagement de l’Etat à reprendre la mine de Yatela ? Quel est le niveau d’implication des institutions de la République : CNT, Haut conseil des collectivités (HCC) et le Conseil économique social et culturel (CESC) ? Quelles sont les garanties pour le bon fonctionnement et les perspectives de la nouvelle société d’exploitation des mines d’or de Yatela.SA ? L’Etat pourrait-il assumer les obligations environnementales et sociales au moment de la fermeture prochaine de cette mine ? A quel niveau se situe le processus des négociations entre le gouvernement et les responsables de Sadex ?

Par conséquent, la coalition fait des recommandations au gouvernement et explique que le Mali, en tant que membre de l’ITIE, a l’obligation de rendre public ce contrat minier signé avec Sadex.

 

Zeïnabou Fofana

SourceMali Tribune