Les membres du Syndicat national des Chauffeurs et Conducteurs routiers du Mali (SYNACOR-MALI) ont animé une conférence de presse le 25 juin 2022 à la Maison de la Presse pour manifester leur soulagement de la signature effective de la Convention collective des Chauffeurs et Conducteurs routiers, considérée comme un outil précieux pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali.

C’est une conférence à l’allure d’un meeting qui a été organisée pour célébrer le résultat d’une lutte de longue haleine. Il s’agit de celle qui a abouti à la validation d’une Convention collective au nom des transporteurs maliens. Ladite convention comporte huit titres ; trois chapitres et soixante-quinze articles.   L’un des titres phares est la liberté syndicale inscrite dans le Code du travail et la Convention N° 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndicale de 1948 de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Ce droit est reconnu et s’impose à toutes les parties soumises à la présente Convention.

Les avantages…

La nouvelle Convention présente beaucoup d’avantages pour les travailleurs du secteur des transports. Selon les chartes de cette Convention, les chauffeurs de transports en commun et de véhicules de location de un a vingt-deux places sont classés de la catégorie F1 a F10 et perçoivent un salaire de base de 40 000f à 80 000f par mois. Les chauffeurs de bus de transports de plus de 22 places sont classés à la catégorie F2-1 à F2-10 et perçoivent un salaire de base de 50 000f à 140 000f par mois. Les chauffeurs de poids lourds sont classés de la catégorie CI à C10 et perçoivent un salaire de base 50 000f à 100 000f par mois. Les chauffeurs remorques sont classés de la catégorie DI à D10 et perçoivent un salaire 80 000f à 150 000f par mois.

Aussi, au-delà des salaires, la Convention détaille certains paramètres de travail tel que la période d’essai, le recrutement définitif, la modification de contrat de travail, la promotion interne, la mutation provisoire dans une catégorie inferieur, l’intérim d’un emploi supérieur, l’affectation à un autre lieu d’emploi, à la mutation des femmes en état de grossesse, la discipline, la clause de non concurrence.

Selon le président de SYNACOR-MALI, Moctar Dabo, la durée et le déroulement du préavis sont faits selon  la catégorie du travailleur. Ainsi, il est d’un mois pour les chauffeurs classe F1 et F2 et deux mois pour les chauffeurs classés C et D. « Les indemnités de licenciement sont calculées sur la base de nombre d’années de  travail dans l’entreprise à savoir : 25 % pour les cinq premières années ; 30 % de la sixième année à la 10ème année incluse ; 35 % au-delà de la 10e année. Pour la catégorie professionnelle, les travailleurs sont classés dans les échelons définis dans la grille de classification professionnel figurant en annexe de la présente convention », a-t-il expliqué.

Selon la nouvelle Convention collective, le classement des chauffeurs est fonction du permis de conduire et du type de véhicule. La définition des emplois et le salaire minimal correspondant à chaque catégorie professionnelle sont fixés en annexe de la présente Convention.

Des détails qui soulagent les chauffeurs qui attendaient cela depuis longtemps. « Vous savez, dans ce secteur, il y a depuis toujours un désordre total. Les patrons (employeurs) font ce qu’ils veulent et licencient comme ils veulent. J’espère que cette Convention va nous protéger un peu parce qu’au Mali, il faut le dire, souvent les accords sont signés juste de nom et ne sont jamais appliqués de manière correcte. Nous espérons que ça ne soit le cas », a souligné Moussa Doumbia, un chauffeur de poids lourd au sortir de la conférence.

Il faut rappeler que cette Convention a été finalement signée après quinze ans de négociations entre les parties concernées, sous l’œil vigilant de la direction nationale du Travail.

Amadou Kodio

Source : Ziré