Vu comment la viande est traitée et distribuée, on comprend pourquoi notre pays qui est pourtant un grand exportateur de bétails ne tire pas tous les avantages que pourraient offrir cette filière!

Elle représente 30% du revenu des Maliens! En 2018, le pays a exporté des animaux pour un montant de 139 milliards de FCFA.
Le problème c’est l’exportation brute de cette richesse dont on aurait pu exploiter toutes les opportunités. Malheureusement, année après année, ce trésor est bradé à l’étranger appauvrissant de plus en plus les éleveurs maliens.
3 EXEMPLES POUR DÉMONTRER L’INSOUCIANCE DE NOS DÉCIDEURS
1- La MINUSMA commande chaque année, une importante quantité de viande destinée à nourrir ses 15 000 troupes déployées au Mali. Ironie du sort, ce juteux marché qu’on peut estimer à plusieurs centaines de millions de FCFA est confié à des sociétés basées au Sénégal, qui est en même temps un pays vers lequel est exporté le bétail malien!
2- Les mines maliennes: j’ai entendu un représentant d’une société minière sur Africable révéler que sa seule société commande chaque année 400 millions de FCFA de viande au Sénégal ! Selon lui aucune société malienne n’est en mesure de fournir de la viande respectant certains standards internationaux! Il y a au moins une dizaine de sites miniers dans le pays qui doivent avoir les mêmes besoins!
Avec ces deux premiers exemples, il y a déjà plusieurs milliards de FCFA frais qui échappent chaque année à notre économie!
3- Une opportunité délaissée
Au-delà même de ces deux marchés spécifiques, les décideurs au lieu d’investir dans des programmes quinquennaux, à coup de milliards, dont on ne peut mesurer l’efficacité, auraient pu faciliter la création des PME orientées vers la transformation des produits animaliers.
Qui dit entreprises, dit emplois et c’est une sérieuse aubaine à explorer!
Pour tout Bamako, il n y a qu’un abattoir frigorifique qui date des années 1960! Les autres ne sont répondent pas aux normes sanitaires. Et le tout ne peut servir dans l’exportation valable de la viande malienne à l’extérieur pour créer cette plus-value!
Au lieu d’exporter le brut, exportons les produits finaux pour en extraire le meilleur pour notre économie en termes de création d’emplois et de renforcement de nos secteurs vitaux!
Aujourd’hui ce ne sont pas les partenariats qui manquent sur le plan international avec les pays émergents! Le besoin est là, les matières premières disponibles, il ne manque que des initiatives viables!

M.ASSORY

Source : INFO-MATIN