Il y a plus de 2 ans que l’accord pour la paix issu des pourparlers d’Alger a été signé en deux temps à Bamako. La signature de ce document de compromis sous la coupole de la communauté internationale a été saluée par la grande majorité des Maliens. Cet accord a suscité beaucoup d’espoir tant pour les populations du nord, mais aussi pour les citoyens du sud.

Traore Henriette Samake

Le Mali étant un pays d’unité, si le nord brûle, le sud subit les conséquences. En réalité, cet accord doit mettre fin à la crise provoquée en 2012, mais et surtout à la récurrente rébellion touareg que connaît le pays depuis 1963. Des promesses ont été prises par les partenaires étrangers pour aider notre pays à se reconstruire et à devenir cette terre à destination sûre et où il fait bon-vivre. Des engagements ont été pris par les parties prenantes pour une application effective et efficace de cet accord. Entre le gouvernement et les groupes armées signataires, la communauté internationale devrait jouer à l’arbitre. Hélas, beaucoup d’eau a coulé sous le pont et les acteurs trainent le pas dans l’application de cet accord censé résoudre durablement le conflit malien. A qui la faute ? D’une part, c’est le manque de fermeté du Gouvernement qui est déploré. D’autre part, certains groupes armés sont indexés pour leur jeu de dupes et de mauvaise foi. A cela s’ajoute le manque d’impartialité de la communauté internationale représentée par la Minusma. En dépit de la présence des forces étrangères, le nord du Mali et le centre sont sous menace terroriste. Civils et militaires sont tués par des attaques islamistes. Rien ne semble véritablement démarré au point que des voix s’élèvent pour dire que ceux qui doivent résoudre cette crise ne souhaitent pas que la situation évolue. Autant la Minusma restera au Mali, autant des gens trouveront à boire et à manger. A l’image de ce qui se passe sur le terrain, si l’accord pour la paix fait  un pas en avant, des obstacles le ramènent deux pas en arrière! Le Mali est-il victime d’un complot international? Et pourtant toutes les grandes puissances sont sur notre sol « pour nous aider à nous relever ».En témoigne le retard dans la mise en place des autorités intérimaires, la construction des sites de cantonnement etc. En fin de mission dans notre pays, les émissaires de l’ONU ont présenté un rapport accablant sur la situation sécuritaire qui prévaut dans le septentrion et dans le centre du pays. Ce qui confirme que beaucoup de chose reste à faire. Par ailleurs, il s’avère nécessaire de transformer le mandat de la Minusma en mission de combat aux côtés des forces nationales pour combattre les ennemis de la paix.

 Henriette Samake Traoré

 

Source: Aube d’Afrique