Les Maliens, dans leur grande majorité, ont souhaité et, finalement, obtenu le départ d’Ibrahim Boubacar Kéïta. Il serait, en ce moment, paisible, en train de se faire soigner aux Emirats Arabes Unis, oubliant, même, on peut l’imaginer, facilement, tout le tort qu’il a causé au Mali et aux Maliens.

À présent donc, exit IBK. Que faire désormais ? Si lui (l’ancien président) et sa famille n’ont tiré aucune leçon des régimes précédents, nos compatriotes, eux, doivent être désormais suffisamment avertis. Plus droit à l’erreur.

Arrêtons de nous plaindre et prenons le taureau par les cornes. En premier et avant tout, aidons les Colonels à mettre en place une transition et accompagnons cette période transitoire. Le nouveau Mali, sa pérennité et sa durée dépendront, entièrement et totalement, de cette transition, des hommes qui vont l’animer et de la franchise des Maliens les uns envers les autres.

Dans notre pays, tout est à refaire. Tous les secteurs sont à revoir. La corruption, la gabegie ont pris le pas sur tout. Tout le monde est devenu expert en tout et il n’y a aucune gêne à poser des actes déshonorants. Les vertus et autres qualités qui caractérisaient les Maliens ont foutu le camp.

Aucun scrupule à faire ou dire quoi que ce soit. En plus de la refondation d’un pays, il faut aussi reformater le Malien, lui-même. Et, nous avons la chance avec cette rupture et la prochaine transition de revoir tout ça, entreprendre les réformes nécessaires. Aujourd’hui, ce qui doit préoccuper les uns et les autres, c’est plus le contenu à donner à cette période exceptionnelle que les postes qu’ils souhaitent occuper.

Une transition, il faut le reconnaître, est la période propice, par excellence, pour les grandes réformes et, de ces toilettages de textes, le Mali en a vraiment besoin et dans tous les secteurs. Un de ces secteurs est, vous en conviendrez avec nous, le nôtre, celui de la presse.

C’est aujourd’hui l’un des plus mal organisés du pays. Il est grand temps que le domaine soit assaini et que tout le monde cesse de se croire permis, sans crainte, dans une impunité totale, à «faire son journaliste». L’accès à cette profession et son exercice ainsi que tant d’autres dans notre pays doivent être réglementés.

Makan Koné

Source : Nouvelle Libération