Le Mali est sous embargo de la CEDEAO et de l’UEMOA depuis plus de 4 mois. Les populations maliennes aussi bien que celles des autres pays membres de l’organisation sous-régionales souffrent énormément. Partout, il y a une soif de la levée des sanctions, en tout cas au niveau des populations qui sont interdépendantes. Les dirigeants maliens aussi bien que les chefs d’État des pays membres de la CEDEAO ont exprimé leur volonté de continuer le dialogue afin d’aboutir à une solution définitive de la crise.

Mais les négociations entamées entre les deux parties ont toutes échoué. Cause : le chronogramme de fin de transition au Mali divise. Le Mali qui avait, au sortir des Assises Nationales de la Refondation, proposé une transition de 5 ans, a revu ce délai en baisse. 24 mois, c’est le nouveau délai qu’il a proposé et même acté pour la fin de la transition. Ce délai, selon le Premier ministre, permettra aux autorités de la Transition de mener toutes les réformes politiques et institutionnelles et organiser les élections libres, crédibles et transparentes acceptées de tous. « Nous avions décidé dérouler notre action sur les 24 mois.  A partir du 20 avril 2022, nous sommes dans phase de mise en œuvre des principaux axes de la transition », a annoncé le Premier ministre lors de son interpellation par le CNT.

Pour sa part, la CEDEAO, lors de la dernière mission de médiation de Goodluck au Mali, s’est limitée à une durée d’un an. Pourtant, le Mali trouve que les reformes sont nombreuses et ne peuvent pas être faites dans cette période.

Ainsi, après des semaines de silence, le Mali entame le processus du dialogue. Cette fois-ci, c’est le président de la République du Togo qui a été choisi comme médiateur. « Nous avons, au nom du président de la transition, sollicité le président Faure Gnassingbé (…) pour faciliter le dialogue avec les acteurs régionaux et plus largement le dialogue avec l’ensemble de la communauté internationale pour trouver un compromis pouvant nous permettre de sortir de la crise », a déclaré le ministre Abdoulaye Diop à l’issu d’une visite de travail et d’amitié à Lomé, dans la capitale Togolaise les 3 et 4 mai 2022. Cette démarche du gouvernement malien est nécessaire pour une sortie de crise avec les organisations sous régionales.

Aujourd’hui, il faut mettre fin à la souffrance des populations, maliennes et celles des pays de la CEDEAO.

Ainsi, tout doit être fait pour que la médiation du président Togolais réussisse. Cette médiation doit réussir parce que nos pays en ont besoin. Elle doit réussir car le Mali a donné une durée claire pour la fin de la transition. Il revient aux Chefs d’État de la CEDEAO de faire des efforts pour acter les deux ans et exiger son respect. Si elle acte et accepte d’accompagner les autorités maliennes durant cette période, il y a espoir de la réussite des reformes inclusives et d’élections transparentes. Quant au gouvernement, il doit continuer à apaiser le discours et multiplier les actions en faveur du dialogue comme il est en train de le faire.

Boureima Guindo

Source: LE PAYS