La junte a perpétré le coup d’Etat du 18 août 2020 mettant fin au régime D’Ibrahim Boubacar Kéita. Elle est revenue à la charge le soir de ce lundi 24 mai pour emmener l’ancien président de la transition Bah N’Daw et son premier ministre Moctar Ouane à Kati. Là ces derniers ont été « déchargés de leurs prérogatives » par Assimi Goïta qui vient de prêter serment hier lundi 2020 au Centre international de conférence de Bamako (Cicb) devant le Président de la Cour Suprême.

Le nerf à fleur de peau, le locataire de l’Elysée a qualifié cette prise du pouvoir par les militaires de « coup d’Etat dans un coup d’Etat ». Emmanuel Macron ne s’est pas retenu de menacer d’un imminent retrait de Barkhane. Il a, auparavant, acté la suspension des opérations conjointes avec les Forces Armées maliennes (FAMa) et les missions de conseil.

Cette décision est devenue une danse indansable pour Macron. Après avoir pris une telle décision qui relève de l’outrecuidance, le président français décide aussi de se ranger derrière la Cedeao. Dans cette histoire, c’est un président français qui va dans tous les sens pour prendre des sanctions au nom d’un quelconque respect des institutions de la République. Comme si le Mali est un bon exemple de démocratie en Afrique !

Bien avant le coup d’Etat du 18 août, des voix se sont levées pour demander le départ des forces étrangères du territoire malien. Et Barkhane n’en faisait pas exception. Au-delà de la suspension des opérations conjointes, le retrait des forces militaires françaises serait la tasse de thé de bon nombre de Maliens.

Moult meetings et conférences de presse en avaient comme centre d’intérêt. Aujourd’hui, le fait que Macron est vite parti en besogne, des Maliens hostiles à la France ont saturé les réseaux sociaux d’invitations au départ pur et simple de Barkhane. Au lieu de faire l’objet de sanctions, les présidents de la Cedeao se sont limités à l’exclusion du Mali des instances de l’organisation sous régionale.

La réaction d’Emmanuel Macron le met dans un dilemme cornélien. Partir du Mali en assumant son échec ou rester tout en avalant les couleuvres des Anti-Français. C’est devenu pour le patron de l’Elysée une équation difficile à résoudre. Dans les jours à venir, il pourrait revoir sa copie. Et les communautés malienne et internationale penseront justement à un véritable coup de poker de la part du numéro 1 français.

Bazoumana KANE

 

Source: L’Alerte