L’Armée malienne a commémoré, le 20 janvier dernier, le 61ème anniversaire de sa création. Une célébration dans un contexte particulier marqué essentiellement par les sanctions infligées au Mali par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Une célébration marquée par « des succès enregistrés » par les Forces armées de défense et de sécurité du Mali dans la guerre asymétrique contre les groupes armés radicaux.

 

Le Président de la Transition, Chef suprême des Armées, le Colonel Assimi Goïta, dans son adresse à la nation à l’occasion du 61ème anniversaire de l’armée malienne, a loué les efforts des FAMa. « Depuis quelques temps, grâce aux différentes actions entreprises par les autorités de la Transition et le haut commandement militaire, nous assistons à une réelle montée en puissance des Forces armées maliennes. En témoignent les lourdes pertes infligées aux groupes terroristes, ces dernières semaines. Ces résultats probants revigorent, non seulement les troupes, mais maintiennent la cohésion, la confiance et la détermination en leur sein dans leur marche vers la victoire finale sur le terrorisme et l’extrémisme violent ».

Le Colonel Assimi Goïta a insisté sur la complémentarité dans la lutte contre le terrorisme. « Le terrorisme est un phénomène transnational qui endeuille tous les peuples de la sous-région et du monde. C’est pourquoi, l’heure n’est plus à la division de nos États, mais plutôt à l’union sacrée contre ce fléau. Au Mali, nous sommes convaincus que dans le respect de nos souverainetés étatiques respectives, nous devons développer des cadres de solidarité nous permettant de satisfaire les besoins de nos populations dans les domaines de la défense et du développement socioéconomique », a-t-il souligné.

Cet esprit d’ouverture du Colonel Assimi Goïta rassure dans le contexte actuel dominé par la manipulation, la désinformation, tout cela sur fond de discours populistes. Le Mali doit avoir le choix de sélectionner ses partenaires en matière de défense et de sécurité. Ce choix ne devrait nullement conduire ceux qui sont aux commandes de l’Etat d’entreprendre des actions visant à confier ou sous-traiter notre défense et notre sécurité avec d’autres pays ou entités. Comme l’a souligné Me Mountaga Tall, « la sécurité d’une nation ne se délègue pas ». Les choix stratégiques pertinents consistent à travailler à réduire autant que possible la présence des troupes étrangères surtout des unités combattantes sur le sol malien en misant davantage sur la capacité de notre armée à assumer ses missions régaliennes. Le départ des troupes françaises de Kidal, Tessalit et Tombouctou doit être perçu comme une opportunité à saisir. Il faut continuer avec les mesures énergiques visant à permettre aux forces armées de défense et de sécurité d’accomplir leurs missions de défense et de protection de nos frontières mais aussi la protection des personnes et leurs biens.

Une armée forte et puissante constitue la colonne vertébrale de la démocratie. Elle est le garant de la stabilité des institutions républicaines et de l’intégrité territoriale. Son rôle n’est pas de les déstabiliser à chaque expression de contradictions politiques. Les armes achetées avec l’argent du contribuable malien ne doivent plus servir à attenter à la démocratie. Cela doit être compris par ceux qui ont choisi le métier des armes.

Faisons confiance en l’armée. Mettons l’armée à l’abri des clivages politiques, de règlement de comptes politiques et querelles personnelles. Ce qui n’a pas été le cas ces dernières années avec la mise sur la scène publique des informations ayant servi à certains partenaires pour mieux tordre la main à nos autorités. Soutenons l’armée en tout lieu et en toute circonstance !

Par Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger