Si l’opinion nationale et internationale est suffisamment édifiée d’une chose après l’élection présidentielle malienne, c’est la constance de la contestation pour fraude et bourrage d’urnes. Cette désapprobation par des milliers de manifestants dans les rues, a pris le pas sur une quelconque célébration d’une certaine victoire.

Le Président IBK a été déclaré élu, par la cour constitutionnelle, par moins de 2 millions de voix sur les 8 millions de la liste électorale.

C’est une investiture en pompe qui est prévue en deux temps comme en 2013. Plutôt que des voix d’électeurs maliens, suffiront les félicitations de Hollande, l’ami français qui a permis Serval en janvier 2013. On le sait aujourd’hui, l’arrivée de Hollande au sommet Afrique-France en janvier 2017 avait donné droit au nettoyage des rues de la capitale malienne de ses commerçants nourriciers ; pour que s’installent partout à leur place, des ordures sans précédent. Que réserve encore aux Maliens, le Mali d’Ami Kane, de Manassa Dagnoko et d’IBK, après tant d’incertitudes et de paradoxes ?

La fraude à ciel ouvert, le bourrage des urnes ont poussé la contestation dans les rues ; le candidat rendu malheureux par la confiscation des votes, Soumaïla Cissé, ainsi que plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont rejeté les résultats proclamés par la cour constitutionnelle, et s’érigent en défenseurs du vote des Maliens, auquel force doit revenir. Pas seulement. Soumaïla Cissé revendique sa « victoire volée ».

En tout état de cause, le fauteuil présidentiel est fait pour un seul à la fois. Et les différends politiques doivent se régler dans le strict respect des droits civils et politiques, des libertés démocratiques fondamentales, et non dans l’arbitraire ou l’usage abusif de la force. Notre pays, le Mali n’a pas besoin de présence à la CPI pour y répondre de quelque acte. Le Mali doit s’inspirer de récents évènements chez son voisin et prôner plutôt le dialogue et la concertation. Plutôt prévenir que de guérir.

B. Daou

Source: Le Républicain