La date limite de dépôt des listes des candidats de partis politiques ou groupement des partis pour les législatives au Mali était le jeudi 13 février 2020. Jamais une élection législative n’avait donné une telle gymnastique et colmatage dans le seul but d’avoir des élus. Les structures des partis politiques ont été parfois en ébullition. Nombreux étaient les cadres qui ont  affiché l’ambition d’être le porte-étendard de leurs partis. Cela a donné lieu à toutes sortes de combinaisons et même très souvent des coups bas. La question que bon nombre de citoyens se posent est celle de savoir si la démocratie n’a pas été prise en otage par les hommes politiques au grand dam du Peuple. Sur le terrain, c’est une véritable gymnastique qui  avait été faite par les partis politiques ou candidats afin de constituer ou  d’être sur une liste gagnante. Dans ce tohu-bohu politique indescriptible, les grands partis ont toutes les chances de sortir les mains remplies, eux qui sont habitués à  pêcher en eaux troubles. Et d’ailleurs, pour préserver leur suprématie sur les petits poucets, ils ont juste trouvé un raccourci en s’alliant dans plus de 60 pourcent des circonscriptions électorales au Mali.  Comme pour dire aux autres partis que ces trois partis ne font qu’un seul.

Certains petits partis ont compris que pour ne pas disparaître devant ces trois mastodontes de la scène politique malienne, ils ont fait le choix de les solliciter pour espérer engranger quelques bons résultats. Les alliances dans la plupart des circonscriptions entre l’ADEMA, le RPM et l’URD n’en disent-elles pas long sur  l’avenir politique du Mali ? Ce rapprochement n’est-il pas le début de la refondation du parti Etat que fut l’ADEMA-PASJ ? Tout porte à croire que les alliances entre ADEMA, RPM et URD présagent d’un lendemain prometteur pour ces trois partis. Ils seront contraints de s’unir devant l’adversité des autres partis, car quoi qu’on dise, ils ont la même histoire et ont forgé ensemble le même destin. Certains leaders politiques n’ont jamais été tendres avec l’ADEMA et ses excroissances que sont le RPM et l’URD, qu’ils qualifient à tort ou à raison de partis qui ont détruit ce pays. Le hic est que la plupart de ces leaders ne sont devenus virulents, vindicatifs qu’après leur sortie du gouvernement où leur mise à l’écart de la gestion du pays. Il est même à déplorer leur absence dans cette compétition électorale qui allait être un cadre d’expression pour convaincre les électeurs à voter pour l’alternance. Sans mandat électoral, un homme politique n’a aucune légitimité et ne peut prétendre parler au nom de son peuple. Ce peuple qui lui a donné l’opportunité de le consulter.

Nous devrions désormais interdire la parole aux leaders politiques qui n’ont aucun mandat électif à la base, car leur  légitimité est mise en cause. Personne ne  doit se targuer du titre de représentant s’il n’a pas mandat de ce peuple. Alors, les Présidents des partis ou mouvements politiques qui ne sont pas candidats à ces élections législatives ont l’occasion de se taire pendant les cinq ans que dure le mandat.

Youssouf Sissoko

Source: Inf@sept