A l’instar de ses pairs du G5 Sahel le président IBK déférera à  » la convocation  » de son homologue français Emmanuel Macron, le 16 décembre prochain à Pau,  dans le sud-ouest de l’hexagone, pour se plier à un cérémonial joué d’avance comme du papier à musique : réitérer ou plutôt magnifier le bien-fondé de la présence militaire de la France. Et s’engager «  de façon formelle  » – probablement par écrit – à la maintenir et soutenir aussi longtemps qu’il sera nécessaire pour extirper le fléau terroriste du sol malien.

 

IBK n’a, en effet, guère le choix. Si son régime bringuebale encore, menaçant à tout moment de s’effondrer, c’est bien parce que Barkhane protège le sud du pays des bandes djihadistes qui écument, ensanglantent et dévastent les parties septentrionale et centrale. Son dernier élément n’aura pas fini d’embarquer à bord du Transall devant le ramener en France que les djihadistes auront assiégé Bamako. Avant de planter le drapeau noir de l’islam sur le toit du palais présidentiel et le dôme de l’Assemblée nationale en moins de temps qu’il ne faudra pour le dire.

Ce n’est donc pas d’une main mais des deux que notre président aux abois signera tout document que Macron lui enjoindra de signer, se rapportant à la durée des forces françaises. Lesquelles devraient être renforcées, à court terme, par les forces spéciales européennes, ce qui fera l’objet d’un autre cérémonial, cette fois-ci avec l’Union européenne.

Mais ce que IBK ne pourra concéder, encore moins garantir à Macron dans la cité béarnaise qui s’est illustrée en donnant naissance au futur Henri IV, roi de France et de Navarre, c’est de mettre sous éteignoir les critiques de ses compatriotes contre ce qu’ils considèrent comme  »  les insuffisances  » voire  » les monstruosités  » de la présence militaire française au Mali.

Celle-là a révélé des «  insuffisances  » parce que, en six années d’affilée, de 2013 avec Serval à 2019 avec Barkhane, elle n’a pu venir à bout,en dépit de ses moyens énormes et sophistiqués, du terrorisme. Lequel, tel le mildiou,  se répand irrésistiblement.

» Monstruosités  » parce que les forces françaises, venues officiellement en appui à celles du Mali, s’appliqueraient tout au contraire à les fragiliser, le but ultime étant de contraindre l’Etat malien ruiné et à genou à accorder l’indépendance à  »  l’Azawad « , ce qui constituerait l’ambition commune des séparatistes invétérés du MNLA et de la diplomatie française.

C’est à Macron de  » clarifier  » sa position sur ce dernier aspect, de convaincre l’opinion malienne, de plus en plus vigilante et tranchante, de ce que ce grief nourri et entretenu contre son pays n’est qu’un tissu d’élucubration et de mensonge. Cela, en posant des actes concrets dans le sens du rétablissement de l’intégrité territoriale du Mali et de sa souveraineté pleine et entière sur l’ensemble de ses régions.

Le temps presse pour lui car  » les mouvements anti-français  » dont il s’inquiète sont en passe de gagner la Côte d’Ivoire, son partenaire privilégié en Afrique subsaharienne. En témoigne la vidéo mise en ligne par Mamadou Koulibaly, un des ténors de l’opposition politique dans ce pays et pourfendeur en diable du franc CFA.

Saouti HAIDARA

Source: l’Indépendant