Voilà résumé le communiqué de l’opposition, signé par le directeur de cabinet du chef de file l’opposition, Ibrahima N’Diaye, réputé être un ennemi juré (pas un adversaire) de l’actuel Premier ministre, depuis dans la Ruche où les deux buvaient ensemble du bon miel. Allez y chercher à savoir la raison de leur différend.

Iba, comme on l’appelle, dans sa longue littérature, rédigée au nom de l’opposition que dirige Soumaïla Cissé, s’en est pris gratuitement au Chef du gouvernement, en l’accusant de vouloir bâcler les élections, de vouloir rester aux affaires pour une « période de six à douze mois pour, espère-t-il, consolider son emprise sur le pays ». Le premier des conseillers de « Soumi » affirme clairement que Soumeylou Boubèye Maiga (SBM) « ne veut pas organiser des élections dans les délais constitutionnels ».

Une contrevérité qui relève de l’imagination torturée, de la méchanceté politique, parce que tous les propos, gestes et actions du Premier ministre concourent vers un scrutin transparent. Les querelles personnelles, très vieilles, de certains acteurs politiques, ne doivent pas ressurgir pour tenter de prendre en otage le processus électoral, et ou de le discréditer pour faire croire à l’opinion publique nationale et étrangère la préparation et la mise en œuvre d’une débâcle électorale. Que non !

Ce qui est étonnant dans cette démarche, c’est le défaitisme de l’opposition. Elle s’avoue déjà vaincue, avant même l’ouverture de la campagne. C’est ce qui fait dire à l’homme de confiance de Soumaïla Cissé qu’il faut ajouter aux missions de la MINUSMA la certification des élections. Quelle aberration ! Le Mali n’est pas la Cote d’Ivoire, encore que ce pays même y a renoncé avec la dernière présidentielle. L’ONU ne s’est point intéressée à une certification chez Alassane Ouattara pour son second mandat. Iba souhaite certainement que notre pays soit encore sous l’emprise des forces étrangères qui occupent déjà une bonne partie de la gestion du pays dans les secteurs de la Défense et de la Sécurité. Au moment où certains compatriotes œuvrent pour leur départ, l’opposition de Soumaïla Cissé demande qu’elles s’incrustent davantage, qu’elles élisent notre président. C’est vraiment déplorable.

Cet état d’esprit défaitiste conduit la même opposition à réclamer une « très grande implication de la CENI » dans l’organisation des élections. Iba a certainement oublié son petit livret conçu après la débâcle électorale de 1997. On peut comprendre qu’il ait changé de camp, de la majorité à l’opposition. Mais les faits ne changent pas. Ils sont têtus et s’imposent à nous tous. Quelle serait l’origine de l’échec électoral dans lequel Iba était une pièce centrale ? C’était bien le sabotage par des éléments de l’opposition d’alors, membres de la CENI. Celle-ci avait toute l’organisation du scrutin, sous la direction du bâtonnier d’alors, Me Kassoum Tapo. A l’époque Soumi était puissant ministre des Finances, le PARENA de TiébiléDramé, sorti des flancs du CNID, était aussi membre du gouvernement, conduit par IBK. L’humiliation électorale subie par Alpha Oumar Konaré, provoquée par son opposition d’alors, avait terni la vitrine démocratique du Mali.

Iba ambitionne de revivre 1997 ? La CENI de cette année-là était mille fois mieux outillée et compétente que celle de 2018. On comprend dès lors cette proposition douteuse dans la mesure où celui, qui dirige la CENI, a la solide réputation d’être proche de l’opposition. Par son truchement, Iba croit pouvoir porter un discrédit au scrutin, en contestant la défaite qui se dessine, en criant au voleur, au corrupteur, au bourreur d’urnes, à l’insécurité.

Ce n’est pas tout. Sous la signature du même Iba, l’opposition réclame une réforme au niveau de la Cour constitutionnelle, sachant bien que ses prérogatives émanent de la Constitution et qu’une révision de celle-ci n’est pas possible d’ici la présidentielle. Cette pique tend à porter le discrédit sur cette institution, la plus crédible du pays et à affaiblir les structures impliquées dans la tenue du scrutin.

Sacré Iba ! C’est du dilatoire, de l’alarmisme, voire le début de la chronique d’une défaite annoncée. En réalité, cette opposition capitule, parce qu’elle est à la recherche de la petite bête pour haler. Elle doit prendre conseils auprès du Pr Ali Nouhoum Diallo, qui déclarait en 1997, entre les deux tours de la présidentielle : « Avec ou sans l’opposition, l’ADEMA ira aux urnes ». La suite est connue de tous, avec l’affaire de feu MaribatrouDiaby du PUDP. Cette conviction politique est un principe démocratique. Même si l’opposition pourrait affirmer, comme Me Tall en 1997 : « L’opposition n’ira pas aux urnes, la majorité non plus ». Bonjour la crise dans la crise. Que Dieu nous en préserve !

Pour terminer, nous disons que les communiqués de presse, relayés sur Facebook, Whatsapp, avec des infos inexactes, ne font pas gagner une élection. Celle-ci se joue sur le terrain et non à Bamako, dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Le réveil sera certainement brutal pour Iba et ses compagnons de l’opposition, inscrits déjà dans une logique de contestation.

El hadj ChahanaTakiou

Source: Le 22 Septembre