La question mérite d’être posée tant les équivoques se sont succédé ces derniers temps, de la part notamment d’autorités et non des moindres. Il s’agit de deux membres et non des moindres du gouvernement, à savoir le Premier ministre en personne et le ministre des Affaires Étrangères. Les deux personnalités ont emboîté le pas l’un à l’autre, lors de leurs sorties respectives, pour affirmer sans ciller que le Mali est étendu sur 1 204 000 km2. De quoi semer le doute dans les esprits quant à la dimension réelle du territoire malien. Et pour cause, on nous apprend tous à l’école que notre pays compte plutôt 1 240 000 km2 dont une partie était disputée par le Burkina Faso de Thomas Sankara. Et on sait aussi que les prétentions du pays voisin n’ont pas prospéré, à en juger par l’arbitrage de La Haye dans le courant des années 2 000. En clair, toutes les confusions ont été levées par cette juridiction internationale et la matérialisation de leur verdict s’est même effectuée avec une opération de délimitation des frontières qui confirme la dimension initiale du territoire malien. Faut-il en définitive prendre des répétiteurs en géographie pour les membres du gouvernement de Transition ?

Surcharge de dossiers au Pôle économique

Décidément, la lutte contre la corruption est entrée dans une phase d’intensification irréversible. Après la vague d’arrestations spectaculaires, les dossiers continuent d’affluer massivement au pôle économique et financier, récemment transformé en structure unique suite à une nouvelle réorganisation judiciaire. Selon nos sources, pas moins de deux centaines de dossiers sont actuellement entassés sur la table du procureur anti-corruption avec la ferme recommandation des hautes autorités d’en connaître dans un temps record. Il va de soi que les magistrats ne sachent plus où donner de la tête pour suivre la cadence imposée par cette ardeur nouvelle dans la volonté d’assainir la vie publique. Sauf que la nouvelle série d’arrestations massives qui s’annonce s’accommodera difficilement de la surpopulation carcérale occasionnée par la précédente. Il nous revient que pour y faire face, les autorités judiciaires semblent disposées à plus de flexibilité dans l’examen de demandes de mises en liberté de certains détenus.

Quand le panel des hautes personnalités outrepasse ses pouvoirs

Visiblement emporté par l’euphorie des maigres succès engrangés dans la recherche d’inclusivité, le panel des hautes personnalités en a fait sans doute de trop. C’est a travers son communiqué, la semaine dernière, que l’opinion a appris le report des assises nationales le jour même où elles devaient démarrer. La décision a été certes favorablement accueillie par nombre d’observateurs pour l’esprit d’apaisement qui la sous-tend, mais on n’aura pas perdu de vue la grande chienlit que traduit le procédé utilisé pour ce faire. Les observateurs s’interrogent, en effet, sur les pouvoirs en vertu desquels un panel des hautes personnalités intervient dans la procédure d’ajournement des assises de la refondation, en dehors notamment des limites des missions qui lui sont assignées. En effet, si le chronogramme et calendriers desdites assises résulte d’une validation par le Conseil des ministres, il reviendrait plutôt au Président de la Transition – ou à la rigueur au Premier ministre – d’en adosser la responsabilité.

Rassemblées par la Rédaction

Source: Le Témoin