Depuis des mois déjà, la cherté de la vie est un refrain que chantent tous les Maliens. Même si la réalité est que le phénomène est mondial, il faut reconnaître que le cas de notre pays est exacerbé par plusieurs facteurs comme la crise sécuritaire et la position géographique du pays. C’est pourquoi chaque jour apporte son lot à la situation de précarité que vit la population malienne. Pendant que les populations sont à bout de souffle, le gouvernement s’active à la recherche de solutions qui sont loin d’être durables.

 

De l’avis de certains experts du domaine, la solution définitive à la flambée des prix des produits alimentaires passera indubitablement par le développement des productions locales. Pour cela, ni les terres cultivables ni les bras valides ne manquent. Alors on se demande qu’est-ce que les autorités attendent pour soutenir davantage les investisseurs dans les domaines agricole et industriel au lieu de débourser chaque année des milliards pour subventionner les denrées alimentaires.

Déjà sous le joug des effets de la crise sécuritaire et sanitaire, une nouvelle couche s’ajoute à la souffrance du Peuple malien. Les denrées de première nécessité sont de plus en plus hors de la portée du citoyen lambda. Depuis un moment, une augmentation incontrôlée est constatée sur le prix de plusieurs denrées dans les boutiques et sur les marchés de la capitale et environs.

Cette hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité devient de plus en plus insupportable par les Maliens. La situation constitue une bombe à retardement qui risque d’exploser si une solution durable et efficace n’est pas mise en œuvre pour répondre aux cris de détresse de la population à bout de souffle.

Pour la recherche de solutions, le gouvernement est à pied d’œuvre. Pour ce faire, des subventions ont été accordées à coût de milliards à des opérateurs économiques pour certains produits alimentaires. Pour atténuer l’impact des différentes crises sur les populations, notamment la maladie à Coronavirus, aggravé par les sanctions illégitimes et illégales de la CEDEAO et de l’UEMOA contre notre pays, le Gouvernement a accordé 14 milliards de F CFA de subvention. Malheureusement, les effets sont loin d’être visibles sur le terrain. Ce qui explique d’ailleurs les cris de détresse des populations qui deviennent de plus en plus retentissants.

La gravité de la situation a précipité la tenue d’un conseil des ministres extraordinaires, le vendredi passé. Sur un rapport du ministre de l’Industrie et du Commerce, le Conseil a examiné une communication relative à la hausse anormale et injustifiée des prix de certains produits de première nécessité depuis la levée de l’embargo.

Ce jeudi également, le ministre de l’Industrie et du Commerce et son collègue de l’Économie et des finances ont co-aminé une conférence de presse pour rassurer les populations et annoncer des mesures d’atténuation.

Dans un tweet, le ministre de l’Industrie et du Commerce a déclaré que ‘’ le maillon faible de la chaîne de distribution a été cerné et très bientôt, le Conseil National des Prix (CNP) se réunira pour trouver une solution définitive au prix des produits alimentaires stratégiques. Nous n’accepterons pas le désordre sur le Marché’’.

Pourvu que les assurances données par le gouvernement produisent les effets escomptés et abrègent la souffrance de la population.

En attendant, la réalité est que, quel qu’en soit la bonne foi des  autorités, cette crise alimentaire ne pourra être résolue qu’à moitié. Pour cause, cette situation est aussi tributaire de certains facteurs exogènes. La triste réalité est que notre pays importe 70% de ses besoins alimentaires. Ce qui le rend vulnérable aux perturbations du marché international.

Donc, la solution durable et efficace serait de favoriser les investissements dans les secteurs agricoles et industriels.

Tant que notre pays ne produira pas en abondance ses produits alimentaires stratégiques comme le mil, le riz, le blé, le sucre il sera difficile, de l’avis des certains spécialistes, de trouver une solution durable.

Il urge alors pour les autorités d’agir de manière efficace et durable en soutenant les investisseurs dans le domaine agricole et les industriels dans le domaine de la transformation de ces produits. C’est à travers une telle politique robuste et efficace que le salut de notre pays sur le plan de la sécurité alimentaire viendra. À bon entendeur, salut  !

PAR MODIBO KONE

Source : Info-Matin