La campagne d’évacuation des déchets solides de Bamako et de Kati et de curage des collecteurs du district a été lancée, mardi 22 juin, au dépôt de transit de Médina-Coura. C’est le Premier ministre, Choguel Kokala Maïga  qui a donné le premier coup de pelle de ladite campagne. C’était en présence des Partenaires techniques et financiers et des autorités coutumières du district de Bamako et du ministre en charge de l’Assainissement et du Développement Durable, Modibo Koné.

C’est avec un immense bonheur que nous vous recevons pour le lancement de cette campagne importante pour la santé de la population. Faire face aux redoutables dépôts de transit de Bamako, pour la deuxième fois, marque une volonté ferme du gouvernement d’avoir une solution pérenne à ce problème « . Tels ont été les mots d’accueil du Coordinateur des chefs de quartier de Bamako, Bamoussa Touré, sous l’odeur nauséabonde du dépôt de transit de Médina-Coura.

Le ministre de l’Assainissement et du Développement Durable, Modibo Koné, a souligné que  la gestion des déchets participe de la protection de l’environnement et de la santé des populations.  » Mon Département vient en appui aux Collectivités, en cas de nécessité, comme c’est le cas aujourd’hui, où des bonnes volontés se sont manifestés pour accompagner le ministère dans cette activité d’évacuation des ordures et de curage des collecteurs pour protéger les personnes et leurs biens « , a-t-il souligné. A ses dires, la production pour la seule ville de Bamako dépasse les 3.000 m3  par jour.  » Sur cette production journalière, seulement 40% sont évacués vers les lieux de dépôt. Ce faible taux d’enlèvement des déchets est consécutif à des dysfonctionnements au niveau de la filière. Et, conjugué à l’incivisme des citoyens, crée une véritable pollution visuelle au niveau de la ville. Le 15 juin dernier, le volume de déchets au niveau de l’ensemble des dépôts de transit était de 2.239.350 mètres cubes « , a-t-il fait savoir.

Et de poursuivre  » l’insuffisance d’infrastructures adéquates de gestion des déchets, d’unités de transformation et de recyclage des déchets, risque de compromettre durablement la réussite des politiques dans le sous-secteur de l’assainissement, contribuant à la pollution de l’eau, de l’air et du sol « .

Il a ajouté :  » Il est indéniable qu’un meilleur accès à l’assainissement doit être accompagné par une éducation efficace à l’hygiène, facteur déterminent dans l’amélioration de la santé, la qualité de la vie et l’accroissement des opportunités pour l’emploi et l’éducation, en particulier pour les femmes, les enfants et les personnes en situation d’handicap « , a-t-il précisé.

Pour les Partenaires techniques et financiers, la problématique de la gestion des ordures ménagères est un sujet extrêmement complexe. « Pour avoir un résultat tangible et durable, il faut une approche intégrée et inclusive. Les différentes matières qui composent les déchets sont en réalité des ressources potentielles qui représentent des opportunités. Nous allons accompagner le gouvernement pour redorer l’image de la capitale malienne « , ont-ils expliqué.

Après avoir donné le coup d’envoi de cette campagne,  Choguel Kokala Maïga a fait savoir que son équipe est là pour les Maliens les plus démunis, les plus pauvres qui souffrent au quotidien.  » Au-delà des réformes politiques et institutionnelles, nous allons nous occuper du quotidien des Maliens. J’ai instruit au ministre en charge du secteur et ses collègues de mettre en place une équipe ad-hoc, appuyée par les partenaires financiers et de faire en sorte que la population puisse croire que Bamako peut être débarrassée de ses ordures. Nous suivrons de très près ce qui va se passer après cette cérémonie« , a-t-il souligné.

Aux populations, il leur a demandé de comprendre le gouvernement, de l’accompagner.  » Les ordures doivent être déposées là où c’est prévu de les déposer. Il appartient aux autorités compétentes de les enlever. Quand on voit un gouvernement, censé venir s’occuper de sécurité et des élections, se retrouver sur les tas d’ordures, je pense que c’est un signal fort que nous ne nous occuperons pas seulement de questions de politiques, de sécurité « , a-t-il conclu.

Abdoul DEMBELE

Source: l’Indépendant