cteurs, réalisateurs, écrivains, musiciens…: 162 personnalités du monde artistique signent une tribune appelant à protéger les enfants des crimes sexuels en fixant à 15 ans le seuil de non-consentement et 18 ans en cas d’inceste.

Cette tribune, à paraître vendredi dans Le Parisien Weekend, est signée de Tristane Banon, au nom du Collectif pour l’enfance. Elle a été l’une des premières dans les années 2000 à raconter avoir été victime d’agression sexuelle de la part de Dominique Strauss-Kahn.

“C’est de crime de masse dont nous parlons(…). Nous qui voulons que des lois fermes dissuadent ces actes inacceptables, nous tous, qui signons aujourd’hui cette pétition, vous demandons que ce seuil de non-consentement soit fixé à 15 ans, 18 en cas d’inceste”, déclare le texte s’adressant à ceux qui “font les lois”.

Il cite des estimations selon lesquelles “dix millions de Français” ont été victimes de violences sexuelles avant 18 ans, et rappelle “qu’un enfant mineur (est) violé toutes les heures en France“.

Il est signé entre autres par Juliette BinocheZabou Breitman, Isabelle Carré, Annie Duperey, Line Renaud, Céline Sallette, Louis Bertignac, Dany Boon, Thomas Dutronc, Guillaume Gallienne, Patrice Leconte, Claude Lelouch…

La tribune qualifie de “petit progrès” le projet de proposition de loi Billon adopté par le Sénat le 21 janvier visant à fixer le seuil du non-consentement sexuel à 13 ans.

“C’est bien mais c’est insuffisant. C’est bien mais c’est dangereux (…) Nos attentes sont bien trop grandes pour cela”, dit encore Tristane Banon, en évoquant la récente affaire Olivier Duhamel, figure de l’intelligentsia parisienne et constitutionnaliste renommé accusé d’inceste, ou encore les témoignages de Christine Angot, Catherine Allégret et tous ceux, “anonymes”, qui “par dizaines de milliers” s’expriment désormais sous le hashtag #MeTooInceste.

“Après que les victimes ont trouvé la force et le courage d’ouvrir grands les yeux de la société, vous qui faites les lois ne pouvez pas rester les seuls à les garder partiellement clos”, dit encore l’auteure.

“Il n’y a qu’en reconnaissant l’impossibilité de consentir à l’inceste avant 18 ans que votre progrès sera remarquable”, ajoute-t-elle.

Le gouvernement s’est dit mardi “favorable” à ce que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans constitue désormais automatiquement un crime, sans qu’il soit possible d’interroger le consentement de la victime.

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