«   Je suis intraitable sur le respect du  calendrier électoral au Mali ». Cette petite phrase, prononcée par François Hollande au cours d’une récente émission télévisée destinée à relever sa cote de popularité au plus bas (31%) depuis son arrivée à l’Elysée voici bientôt un an, a été diversement accueillie par les Maliens.

Le président français, François Hollande, évoque l’opération française au Mali, à Varsovie (Pologne), le 6 mars 2013. REUTERS/Kacper Pempel

Le président français, François Hollande, évoque l’opération française au Mali, à Varsovie (Pologne), le 6 mars 2013.
REUTERS/Kacper Pempel

Certains,  qui se targuent d’être de fervents nationalistes, y ont vu une insulte à la dignité malienne, la preuve que le président français, parce qu’il a été le libérateur du nord du Mali des groupes djihadistes qui l’occupaient, se comporte désormais à l’égard de notre pays comme un seigneur envers son vassal. Ce qui, à leurs yeux, est inacceptable.
D’autres, tout à la fois plus tolérants et pragmatiques, y perçoivent plutôt la détermination du locataire de l’Elysée à être aux côtés des autorités transitoires du Mali pour créer les conditions sécuritaires, politiques, matérielles et financières pour une bonne tenue du scrutin présidentiel en juillet prochain, comme annoncé. Car François Hollande est bien placé pour le savoir : une libération intégrale et la sécurisation totale du septentrion malien sont la condition première pour organiser cette élection. Il faut aussi rapatrier les réfugiés, réinstaller les déplacés, recenser ceux qui ne l’ont pas encore été dans la région de Kidal et en Afrique centrale, sortir du RAVEC ainsi complété un fichier propre, mettre en place le matériel et les documents électoraux.
Seul, le Mali, dans l’état de dénuement où il se trouve, ne peut  relever un tel challenge. Avec l’aide de la France, sa principale alliée dans la guerre comme dans la paix, de l’Union européenne, des Nations Unies, des Etats Unis d’Amérique, du Japon et du Canada, le défi sera plus facile à gagner.
La visite qu’effectue à Bamako le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, à partir du vendredi 5 avril, devrait donner un déclic dans ce sens.            
Par Saouti HAIDARA