Faure Gnassingbé, président du Togo depuis 2005, a été reçu ce vendredi 9 avril, à l’Élysée pour un déjeuner de travail avec le président français Emmanuel Macron. Une réception critiquée par le mouvement de la société civile, Togo Debout alors que Amnesty Internationale dénonçait en décembre dernier une « répression croissante des opposants » dans le pays.

Cet entretien entre les deux dirigeants dans le cadre d’une visite entamée mercredi était placé, selon la présidence togolaise, sous le signe d’une redynamisation de la relation entre Lomé et Paris.

« Partenariat renforcé », « engagement réaffirmé », se félicite-t-on côté togolais. Avec deux aspects mis en avant après ce déjeuner de travail à l’Élysée, d’abord l’économie et des avancées concernant l’achat de lampadaires solaires, l’électrification d’une cinquantaine de villes moyennes togolaise ou encore le partage d’expertise,

Ensuite, la convergence de vues sur la menace jihadiste au Sahel. Le contingent togolais de la mission onusienne au Mali compte 1 100 soldats. Et Lomé a organisé la première réunion du groupe de suivi et de soutien à la transition malienne le 8 mars.

Un proche de Faure Gnassingbé affirme que les deux chefs d’État sont sur la même longueur d’ondes : la communauté internationale doit rester mobilisée et accompagner les pays de la sous-région. Il ajoute qu’être mobilisé, c’est aussi mettre les moyens nécessaires à la disposition des pays qui luttent contre le terrorisme.

Quant aux tensions politiques au Togo ? Pour le ministre Gilbert Bawara, « quand des sujets aussi importants que le développement ou la paix sont sur la table, je ne crois pas que deux chefs d’État se mettent à parler de questions éminemment intérieures. »

C’est un mauvais message de part le contexte au Togo, des pressions sur l’opposition. C’est une réception qui n’envoie pas un bon message pour les défenseurs de la démocratie en Afrique.

Laurent Duarte, coordinateur du mouvement citoyen “Tournons La Page”

RFI