Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a un impact négatif sur le continent africain qui dépend, en grande partie, des importations de blé en provenance des deux pays. En juin dernier, l’Union africaine a rencontré le président russe, Vladimir Poutine, afin de trouver une issue à ce problème.

 

Depuis la signature des accords sur l’exportation des céréales ukrainiennes, la première cargaison d’aide alimentaire a quitté l’Ukraine, le dimanche 14 août et se dirige vers la Corne de l’Afrique. L’annonce a été faite par les Nations unies, le mardi 16 août sur son site Internet.

Il s’agit de 23 000 tonnes de blé destinées aux interventions humanitaires de l’ONU dans cette partie du continent africain. Selon le Programme alimentaire mondiale (PAM), cela constitue une « étape importante dans les efforts visant à faire sortir les céréales ukrainiennes du pays touché par le conflit, à les remettre sur les marchés mondiaux et à les acheminer vers les pays les plus touchés par la crise alimentaire mondiale ».

« La réouverture des ports de la mer Noire est la chose la plus importante que nous puissions faire actuellement pour aider les personnes souffrant de la faim dans le monde », a fait savoir le directeur exécutif du PAM, David Beasley.

Plusieurs pays africains dépendent exclusivement, pour leur approvisionnement en blé, de la Russie et de l’Ukraine qui constituent plus de 30% des exportations mondiales de la céréale. De ce fait, l’Afrique a été identifiée comme étant l’une des régions qui pourraient le plus souffrir du conflit russo-ukrainien.

En juin dernier, le président sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA) s’était rendu en Russie pour négocier avec son homologue russe, Vladimir Poutine, la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage commençait à affecter particulièrement les pays africains. Une autre visite prévue en Ukraine a été finalement avortée.

Dans la Corne de l’Afrique, après quatre saisons des pluies manquées consécutives, les communautés sont menacées de famine. Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), d’ici septembre, 20 millions de personnes pourraient être touchées par des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë et une malnutrition croissante en Éthiopie, au Kenya et en Somalie.

Les défis macroéconomiques, les récoltes inférieures à la moyenne et la hausse des prix sur les marchés internationaux ont également fait grimper le taux d’inflation dans la sous-région. Les Nations unies estiment que « le coût d’un panier alimentaire a déjà augmenté de 66% en Ethiopie et de 36% en Somalie ».

Jean-Marc Gogbeu

Source : Agence Ecofin