Désengorgement des prisons, suppression de la Cour d’assises, diligence dans le traitement des dossiers des détenus… Le Directeur national de l’Administration pénitentiaire et de l’Education surveillée, Ibrahima Tounkara, a accordé un bref entretien au Nouveau Courrier en marge des travaux de l’Atelier national de validation des avant-projets de loi de code pénal et code de procédure pénale, tenu du 15 au 20 aout dernier.

 

Connu pour son aisance à parler dans les medias et maitrisant parfaitement son domaine, M. Tounkara fait le tour d’horizon de nos lieux de détention.

Le Nouveau Courrier : Le surpeuplement des détenus à la Maison centrale d’arrêt de Bamako préoccupe l’opinion publique. Qu’en est-il du désengorgement ?

Ibrahima Tounkara : Le désengorgement de nos prisons se passe très bien. Déjà, avec la mise à notre disposition de la nouvelle maison d’arrêt de Keniéroba, on a pu transférer un grand nombre de détenus condamnés à la Maison centrale d’arrêt (MCA) de Bamako vers ce nouveau centre. Cela a permis de façon très significative à désengorger la MCA. Mais les opérations continuent parce qu’à l’intérieur du pays, nous avons d’autres centres qui sont capables de recevoir des condamnés de la MCA.

Vous avez participé à l’Atelier national de validation des avant-projets de loi de code pénal et code de procédure pénale, tenu du 15 au 20 août 2022. Est-ce que la situation des prisons a été au cœur des débats ?

Tout à fait !  Le code de procédure pénale, parce que, c’est dans ce code-là que nous parlons de la détention provisoire et de la Cour d’assises. Nous, notre grand bonheur est de voir la suppression de la Cour d’assises parce que ça va permettre de diligenter les traitements des dossiers. Chaque juridiction de grande instance aura sa propre juridiction, sa propre chambre criminelle. Cela va permettre de faire juger très rapidement les dossiers et cela contribue aussi à désengorger les maisons d’arrêt.

Récemment, le Ministre de la Justice a adressé une lettre circulaire à tous les Présidents des Chambres d’Accusation des Cours d’appel et à tous les Procureurs, instruisant de prendre toutes les dispositions utiles concernant les détentions dans les prisons. Quelle appréciation faites-vous de cette lettre circulaire ? 

C’est une très bonne chose. Cette lettre circulaire est prévue par nos textes. Ça permet au juge de se rendre compte de la situation carcérale des détenus et de voir comment faire pour diligenter le traitement des dossiers. Tout cela a comme finalité le désengorgement des maisons d’arrêt et la diligence dans le traitement des dossiers. Je pense que, ça aussi, c’est le Mali Koura.

Propos recueillis par Ousmane Anouh Morba

SourceLe Nouveau Courrier