Dioïla, 13e région admirative du Mali, a depuis 2020 sa Direction régionale de la Protection civile. Le Lieutenant-colonel Adama Daouda Konédirecteur régional, livre les missions, les atouts, les besoins, les difficultés de son équipe et invite la population au port du casque. 

 

Mali-Tribune : Présentez-vous à nos lecteurs ?

Lieutenant-colonel Adama Daouda Koné : Je suis le lieutenant-colonel Adama Daouda Koné, nommé par décret présidentiel le 2 avril 2020 comme Directeur régional de la protection civile de Dioïla, la 13e région administrative du Mali.

Mali-Tribune : Quelles sont vos missions à ce nouveau poste ? 

Lt. Col A. D. K. : La Direction régionale est placée sous l’autorité administrative du gouverneur de la région et technique du directeur régional. Pour cela, le directeur a pour mission de traduire sous forme de programme, les stratégies et politique en matière de protection civile et d’assurer leur mise en œuvre. A ce titre, il est chargé d’assister le gouverneur dans ses tâches de conception, de coordination et de contrôle.

Il commande, anime et coordonne les activités des unités relevant de ses compétences territoriales.

C’est au directeur également d’examiner, de transmettre et de suivre les réclamations, des affaires et dossiers contentieux. De veiller à l’exécution des plans d’opération et de secours, de veiller à la mise en œuvre des directives en matière de formations, à la gestion correcte des ressources humaines, financières et matérielles.

Mali Tribune : On sait qu’être directeur dans une région nouvellement créée n’est pas chose facile. Avez-vous les moyens de votre politique ? C’est-à-dire les moyens humains et matériels ?

Lt. Col A. D. K. : Je ne dirai pas que j’ai les moyens nécessaires pour faire face à toutes les éventualités, ou que je n’en ai pas. Aujourd’hui on peut dire qu’on a assez de moyens pour se défendre.

Pour votre information, nous venons d’avoir une nouvelle motopompe qui va beaucoup nous aider à gérer les cas d’inondation. On avait aussi un camion-citerne d’incendie qui a eu une panne lors de l’inondation d’août et juillet. Avec les difficultés actuelles, nous n’avons pas de camion-citerne. Nous comptons beaucoup sur les autorités pour qu’elles puissent nous aider, soit à réparer le camion existant ou nous donner un autre camion pour assurer nos secours. En ce qui concerne les moyens humains, on en a un peu mais nous continuerons toujours à faire la demande pour qu’on puisse avoir un effectif plus conséquent.

Mali Tribune : Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confronté ?

Lt. Col A. D. K. : C’est évident surtout avec les nouvelles régions et particulièrement Dioïla. Les difficultés sont tout d’abord d’ordre financier. Aujourd’hui, nous n’avons pas de crédits de fonctionnement pour gérer nos missions. Cela est une grosse épine surtout quand vous prenez l’état actuel du pays et que vous regardez aussi les missions de la protection civile qui sont de protéger les personnes et leurs biens et de sauvegarder l’environnement contre toutes les calamités naturelles. Qu’il n’y a pas de budget pour ceux-ci, mais nous faisons avec, on se débrouille tant bien que mal pour mener à bout  les missions régaliennes. En ce qui concerne les moyens matériels, on en a assez mais nous en demandons toujours. Si nous pouvons en avoir d’autres encore, ça va beaucoup nous aider dans le travail. À l’heure actuelle nous avons deux ambulances et un véhicule de liaison et nous venons d’avoir une motopompe. Le gros problème aujourd’hui, ce sont les infrastructures. Là où nous habitons aujourd’hui comme lieu de travail, est une maison prise en bail. Si les autorités compétentes pouvaient construire une direction régionale digne de ce nom, cela va beaucoup faciliter à bien mener nos missions.

Le camion-citerne incendie que nous avions est tombé en panne lors de l’inondation du 17 juillet à Nèmatoulaye.

Mali Tribune : Quelles sont les différents cas d’accidents que vous rencontrez depuis votre arrivée à Dioïla ? Leurs causes ?

Lt. Col A. D. K. : La plupart des cas d’accidents sont dus à l’incivisme. Je ne dirais pas que les gens maîtrisent parfaitement le code de la route, mais la plupart est due à l’incivisme.  Depuis notre arrivée, nous avons fait tellement d’émissions de sensibilisation par rapport à la circulation routière et que ces mêmes personnes continuent à tomber dans les mêmes erreurs. Je dirais qu’ils ne veulent pas, s’ils suivent nos conseils, je pense que les accidents vont diminuer.

Les décès sont aussi dus au fait que beaucoup de personnes ne portent pas de casque. On la dit et on continuerait toujours à le dire, il faut toujours porter le casque. Les 90 % des personnes décédées ont été touchées à la tête. S’ils portaient des casques, c’est vrai que l’âme appartient à Dieu, mais c’est à nous de la protéger.  Avec le casque, en cas d’accident, on peut être touché d’un autre côté mais pas la tête. C’est ce conseil que j’ai donné à la jeunesse, à la population de Dioïla de porter les casques. Ce sont des cas déplorables qui pouvaient être sauvés.

Vous savez, la divagation des animaux est une des causes d’accidents dans la région. C’est est un véritable casse-tête.

Mali Tribune : Quel appel avez-vous à lancer auprès des autorités et de la population ?

Lt. Col A. D. K. : Nous comptons beaucoup sur l’appui financier et constant des autorités communales de la régionEt aux plus hautes autorités qu’ils pensent à nous même s’il nous donne des moyens qu’ils nous rendent visite à travers les missions. Cela nous touche plus que tout car si vous êtes à côté de quelqu’un physiquement la personne se sent à l’aise et même passer une heure avec nous cela va beaucoup motiver la troupe.

 

Propos recueillis par Abou Kamara

Source : Mali Tribune