La  Cour a reconnu, hier mardi, l’accusé Issa Diarra coupable d’ » incendie volontaire et meurtre  » sur la personne de Hadiaratou Koné. Ces évènements se sont déroulés, courant 2016, à Diabani, dans la commune rurale de Nouga (cercle de Kangaba).

Selon les informations, c’est dans la nuit du 17 août 2016, aux environs de 2 heures du matin, à Diabani, qu’Issa Diarra s’est rendu dans la chambre de Hadiaratou Koné pendant que celle-là dormait à poings fermés. Il se mit aussitôt à répandre par terre un liquide auquel il mit le feu, qui enflamma la case de la dame. Son forfait accompli, il prendra ses jambes à cou, pendant que la hutte se consumait.

Aux cris de la dame, voisins accoururent pour lui porter assistance. Malheureusement pas assez vite pour lui éviter d’avoir son dos presqu’entièrement brûlé. Evacuée à l’hôpital de Kangaba, elle succombera à ses blessures, le 7 novembre 2016. Avant de rendre l’âme, la victime avait pu dénoncer Issa Diarra (son ex-concubin) comme étant le présumé auteur des faits. Ce dernier fut appréhendé par les  »gardiens de l’ordre » sur les sites d’orpaillage traditionnel, appelés  » Tombolomans  » puis mis à la disposition de la Gendarmerie. Interrogé, Issa Diarra avoua, en partie, les faits à l’enquête préliminaire pour ensuite se rétracter pendant l’instruction, devant le magistrat, alors que Hadiaratou Koné n’a pas cessé, jusqu’à son expiration, de dénoncer l’accusé comme l’auteur présumé de l’incendie volontaire de sa hutte.

Elle a soutenu avoir reçu la visite d’Issa Diarra, tardivement, alors qu’elle était dans un sommeil profond. Issa Diarra, par contre, n’a pas pu expliquer exactement ce qu’il était venu faire.

A la barre, l’accusé a nié les faits à lui reprochés dans l’incendie de son ex-petite amie. Dans ses explications, il soutiendra qu’il sortait avec la victime sur le site d’orpaillage traditionnel. Mais, à la demande de la dame, ils s’étaient séparés, après quelques mois de liaison. Ses propos manquèrent de cohérence dans la narration de son arrestation par les ‘‘Tombolomans » et devant le magistrat. A la question du Procureur de savoir pour quel intérêt on lui collerait des mensonges, l’accusé resta muet comme une carpe.

Dans son réquisitoire, le Parquet dira que l’accusé s’empêtre dans le mensonge avec des propos incohérents, depuis l’enquête préliminaire jusqu’à l’instruction. Ainsi, il demandera aux membres de la Cour de le retenir dans les chefs d’accusation suivant les articles 202, 213 et 305 du Code Pénal. Tout en attirant l’attention de la Cour sur le fait que la victime était une mineure de 17 ans.

Pour la défense, la Cour est face à un dossier complètement vide. Soutenant que le parquet n’arrive pas à apporter suffisamment de preuves contre l’accusé.  » C’est sur le doute qu’on veut retenir mon client dans les liens de prévention « , a-t-il plaidé.

A l’issue des débats, la Cour a retenu Issa Diarra dans les liens de l’accusation. En lui accordant toutefois des circonstances atténuantes, qui lui vaudront 10 ans de prison.

Oumar BARRY

Source: l’Indépendant