Je m’en voudrais personnellement si je ne commence ce billet par cette citation de Louis-Auguste Martin : “La gloire des bienfaiteurs de l’humanité est pour la postérité un phare éternel et vivifiant ; car l’exemple en demeure comme une émulation toujours présente, comme une voie tracée à jamais pour pousser les hommes à bien faire.” Cela car elle sied et reflète ce que le triste monde de la presse malienne a vécu cette fin de semaine.

Un célèbre homme de télé, jovial de nature, présentateur  vedette de ‘’Jouvence’’,  les images en boucle sur les réseaux sociaux, frêle, assis seul sur son lit de malade désœuvré, avec un message touchant  en bas : «Pour tous ceux qui connaissent le ministre de la Communication et de l’Economie Numérique, Arouna Modibo Touré informez lui de venir en soutien à Dalex, gravement malade… ».

En lisant entre les lignes de ce message de SOS, on ne pourra s’empêcher de se poser deux questions légitimes.

Comment un homme aussi connu puisse se trouver dans une telle situation après tant d’années de passion dans le service public ?

Pourquoi les destinataires de ce post ont précisément désigné le ministre Arouna Touré pour porter secours à Dalex ?

La réponse à la première est connue de tous. Dans notre pays les cimetières sont remplis des hommes qui se sont rendu célèbres par leurs talents avant de crever comme des mouches dans l’indifférence générale totale, on dirait des malpropres. Pas par ce qu’on ne pouvait pas faire quelque chose pour eux, mais seulement les cœurs de ceux qui peuvent ne sont pas assez grands pour sauver la vie à un artiste, sportif ou journaliste malade. D’ailleurs ils estiment qu’une grande partie d’entre eux meurent sur scène, dans les stades et dans les zones de conflits. Et quand ils meurent ils sont vite effacer des mémoires… Et leur mort, triste sort, alimente les causeries dans grins et des sotrama !

Quand à la deuxième question, sa réponse aussi saute à l’œil. Devant la dangerosité et la sensibilité d’un tel cas (car Dalex souffre en réalité des tumeurs de cerveau), si l’on voulait vraiment porter secours à la victime, il revenait à solliciter quelqu’un dont la générosité, le sens de l’humanité, l’accessibilité à temps et la disponibilité ne font jamais défaut.

Sur ce registre, on peut faire semblant de ne pas l’admettre pour une ou autre raison, mais dans notre pays aujourd’hui il n’y a pas mieux que le jeune Arouna Modibo Touré. Cela, pas par ce qu’il est le ministre de tutelle de la victime (gérant l’un des départements les plus pauvres de l’attelage gouvernemental) mais en raison de son sens élevé d’écoute au cri de cœur de son prochain.

Enfant de quartier populaire, avant d’être là il fut bercé dans la solidarité familiale, amicale et extra-parentale.

« Il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam Dalex » nous a juré un de ses proches collaborateurs. Pourtant, en donnant son accord d’apporter son soutien à cet infortuné animateur télé (collaborateur extérieur à l’ORTM), il s’est engagé volontairement à prendre tout en charge : des traitements sur place, à l’évacuation en Tunisie par civière avec une assistante et  toutes les dépenses connexes… Des dizaines de millions de nos francs !

Si Dalex retrouve la santé, il doit rendre grâce au bon Dieu et remercier ceux qui ont loué le bon cœur de Arouna Modibo Touré, au cas contraire on témoignera qu’il n’est pas parti comme un malpropre. D’autres communs des mortels réciteront Louis-Auguste Martin : «… l’exemple en demeure comme une émulation toujours présente, comme une voie tracée à jamais pour pousser les hommes à bien faire ».

Moustapha Diawara