Un imam malien influent, qui a dirigé des manifestations antigouvernementales de masse l’année dernière, a averti dimanche que “les choses ne vont pas bien” dans l’État du Sahel, adressant une rare réprimande à l’homme fort le colonel Assimi Goita.

Mahmoud Dicko, un imam formé par l’Arabie saoudite, était considéré comme la figure de proue de la vague de protestations en 2020 contre le président Ibrahim Boubacar Keita, qui a abouti à son éviction par un coup d’État militaire.

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Le Mali est depuis plongé dans la tourmente, le coup d’État Goita ayant été largement condamné pour avoir renversé les dirigeants civils d’une administration intérimaire en mai, lors d’un deuxième putsch. L’homme fort de 37 ans a également survécu à une tentative d’assassinat en juillet et fait face à des pressions internationales pour rétablir le régime civil.

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Dicko, qui avait gardé un profil bas depuis les manifestations de l’année dernière, a déclaré dimanche lors d’une conférence de presse dans la capitale Bamako qu’il se sentait invité à remédier à la situation. “Je voulais prendre la parole, dire que les choses ne vont pas bien”, a-t-il déclaré, expliquant que Goita avait refusé une audience avec lui. “Nous ne nous entendons pas ensemble, ni avec le reste du monde”, a ajouté Dicko, estimant que “l’isolement actuel du pays ne peut pas perdurer”.

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L’imam a toutefois souligné qu’il n’appelait pas à de nouvelles manifestations. Le Mali fait face à des pressions internationales pour organiser rapidement des élections, notamment de la part du bloc régional CEDEAO et des Nations Unies. Mais le gouvernement de Goita a refusé de se donner rendez-vous, son Premier ministre arguant que la sécurité a la priorité sur les élections. Des pans entiers du Mali échappent au contrôle du gouvernement en raison d’une insurrection djihadiste qui a d’abord émergé dans le nord en 2012, avant de s’étendre au centre du pays, ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins.

MLS pour Koulouba.com

 

Source: Koulouba.com