Le fils de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta gèrerait-il le département stratégique des Mines, de l’Energie et de l’Eau ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, l’actuel ministre, Seydou Lamine Traoré, utilise les mêmes pratiques et les mêmes réseaux que Karim Keïta.

Des contrats opaques faramineux, des réseaux sous-régionaux douteux, la promotion des amis et camarades de « grin » à des postes stratégiques. Voilà le quotidien du ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau.

A tour de bras, tous les directeurs généraux des établissements publics et les services spéciaux rattachés à lui sont déboulonnés au profit de camarades et copains de Magnambougou.

Comme si cela ne suffisait pas, c’est le Cabinet ‘’EP-Parteners’’, appartenant au fils de l’ancien gouverneur de la Bceao, julien Konan Bany, qui se tape un juteux contrat avec la société EDM-SA, qui bat de l’aile depuis.

Le nommé Julien Konan, un ami de Karim Keïta, qui jouait les intermédiaires avec la Compagnie ivoirienne d’énergie (CIE), a vu son contrat renouvelé avec une nouvelle corde à son arc.

En effet, le Mali a connu de grandes périodes de délestage cette année. Selon des sources proches du ministre Seydou Lamine Traoré, ces délestages seraient dus à la rupture du contrat de EP-Parteners. Car, le nouveau DG nommé à la tête de l’EDM par le ministre a hérité d’une facture de prestation du cabinet ivoirien ; facture qu’il a refusée de solder. Pour lui tordre la main, Julien Konan Bany a usé de son influence auprès de la CIE pour diminuer la quantité d’électricité vendue à l’EDM-SA.

Toutes les tentatives de la direction de l’EDM et le carnet d’adresse du ministre Traoré n’ont pas pu ouvrir les portes de la CIE.

L’EDM s’est ainsi résolue que seul Julien Bany peut rétablir le courant entre les parties malienne et ivoirienne.

La condition de l’Ivoirien est très claire : apurer sa facture et renouveler son contrat. Toute chose qui a été effectuée dans l’urgence, car la grogne à Bamako ne faiblit point. Pour avouer son impuissance à l’époque, le ministre s’est résigné dans des incantations et des versets du Saint Coran.

Une fois ses doléances satisfaites, Julien Konan a d’abord trouvé un rendez-vous pour le DG de l’EDM qui a été reçu par le DG de la CIE. Une semaine après, c’est le ministre Traoré qui a été reçu en Côte d’Ivoire. Et dans les couloirs de son hôtel, Julien Konan était permanemment présent, aux côtés du ministre.

Les sources rapportent que le contrat de EP-Parteners a été modifié pour inclure une nouvelle clause : mobiliser des ressources auprès des banques pour financer l’EDM. Fils d’ancien gouverneur de la Bceao, Julien n’a aucun mal à réunir des banquiers qui ont ouvert des lignes de crédits à l’EDM. Les informations précisent que ce sont ces montants qui ont permis d’acheter les quatre groupes électrogènes pour renforcer le dispositif de l’EDM avant la période de forte chaleur.

Ce fameux contrat n’est pas le seul haut fait du ministre. A la Société malienne de patrimoine de l’eau potable (Somapep), actuellement fermée partiellement pour des raisons de Covid, un nouveau directeur général a été promu par la volonté du ministre. Dans cette boite, l’épouse du ministre travaille en qualité de chef du département. Le nouveau DG, comme en terrain conquis, n’en fait qu’à sa tête. Il refuse d’adresser la parole à son adjoint qui n’est tenu informé des décisions que par le directeur des ressources humaines (un autre membre du grin de Magnambougou).

Le climat de travail avant que la Covid n’apparaisse n’était point serein. Tout se passe selon la volonté des nouveaux maîtres des lieux.

Pour sûr, des langues commencent à se délier. De plus en plus, les observateurs les plus avertis se demandent si Karim Keïta ne piloterait pas ce département par procuration. Car, beaucoup de gens autour du ministre sont des membres de son réseau de l’époque. Après le scandale de Litle Mining contre B2 Gold, le département s’apprêterait-il à vivre une autre affaire. Les jours à venir nous édifieront davantage.

Dieu veille !

Harber MAIGA

Source: Azailad Express